Ne pas vouloir s’attacher, ne veut pas dire faire vœu d’abstinence !
Aimer, c’est souffrir. Et je suis plus en mesure de le supporter. Jamais plus, je n’arriverai à aimer. Le vide que je ressens depuis ne pourra être comblé par une tierce personne. J’en suis convaincue.
Quand bien même, je déciderais de rencontrer quelqu’un, je ne suis pas désespérée au point de ne pas pouvoir le faire sans leur intermédiaire !
Je n’ai pas besoin de me retourner pour savoir que c’est lui. Mon bel inconnu. Un courant électrique me parcourt le corps. Il retire vivement sa main comme s’il avait éprouvé la même sensation. Oh, mon dieu, je viens de travailler toute la nuit, je n’ai pas dormi et je ne dois pas ressembler à grand-chose. Je ferme les yeux et tente de me reprendre.
Je lui fais face et fonds littéralement lorsqu’il enlève son bonnet et se passe ses doigts dans ses cheveux en bataille. Il est magnifique. Il porte un jean et un caban bleu marine qui fait ressortir ses prunelles azur.
Même si ce dernier me semble très sympathique, il est bien loin d’être un homme qui puisse me convenir. Nous sommes tellement différents… Je suis certaine qu’il s’agit du genre de personne à avoir déjà planifié une petite vie parfaite. Un avenir où il serait entouré d’une merveilleuse femme qui consacrerait sa vie à élever leurs deux bambins, et moi, je suis loin d’être prête à m’engager avec un homme… Alors, avoir des enfants, encore moins…
J’inspire, expire lentement pour essayer de chasser l’angoisse qui commence à s’emparer de moi. Je fais de mon mieux pour ne pas la laisser s’infiltrer dans chaque parcelle de mon être. Je me dois de rester forte. Les souvenirs de ces derniers mois défilent dans ma tête comme afin de me rappeler les raisons de mon départ. Dans un dernier souffle, j’ouvre les yeux et reprends mes esprits.
Plus sûre que jamais, je pénètre dans l’avion.
Je ne peux continuer ainsi.
Rester ici signifie mourir à petit feu.
Chaque jour, un peu plus…