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Critique de paroles


Halloween oblige, je viens de me glisser dans la peau d'un tueur. Ho non, pas un tueur en série, mais un monsieur-tout-le-monde, d'aspect extérieur tout à fait quelconque, mais à l'intérieur plutôt ravagé. Je vous explique.

Notre héros, puisqu'il nous faut bien l'appeler ainsi, nous narre de A à Z , la rencontre avec la femme-de-sa-vie, sa Jacqui, qu'il a zigouillée. Non, je ne casse pas le suspense puisqu'il nous avertit dès le début.

C'est un homme au fait de tous les derniers potins, scandales, histoires en tous genres. Qui mène une petite vie, de chauffeur de taxi, rangée (enfin ça, c'est la façade hein !). Qui a des idées bien précises sur la façon de se conduire, surtout pour les femmes. Qui tient sa maison correctement, bien propre et tout. Qui a un avis sur tout, et surtout le sien. Qui a tout lu, tout vu, tout compris.

Mais. Bien sûr il y a un mais. Il ne tient pas compte de tous les conseils qu'il prodigue et qu'il inscrit lui-même dans sa ligne de conduite. Il fait même tout le contraire...

Voilà vous êtes prévenus, ce type est frappadingue, cintré, fou, déséquilibré. Vous êtes entrés dans sa tête et vous suivez toutes les circonvolutions de son cerveau malade. Vous écoutez toutes les inepties et digressions inimaginables qu'il profère. Vous assistez, impuissants, à sa diarrhée verbale qui vous englue et vous noie. Et vous vous demandez quand, mais quand, ça s'arrêtera !

Brrr, et le pire est que jamais, ô grand jamais, ce type ne se fait rattraper pour ses excès ou alors... à vous de voir !

Voilà un roman bien étrange et dérangeant que j'ai reçu grâce à Babelio et aux éditions Points que je remercie. Car il est vrai que jamais, sans cette opération Masse critique, je ne me serai tournée vers un tel roman. Et je serai passée à côté d'un phénomène littéraire inclassable. Bon, il est classé "série noire", mais pour moi il est bien plus que ça ! Car aussi étrange que cela paraisse, jamais je n'ai fait de cauchemar. Serait-ce le syndrome de Stockholm ? Non plus, je n'ai jamais été en empathie avec le narrateur. Au contraire, il est assommant dans sa façon de donner des leçons, imbu de lui-même il ne se remet jamais en question et tout est toujours la faute de l'autre, et surtout il est extrêmement misogyne. Alors quoi ? Alors c'est indéfinissable, truffé d'humour noir et parfois franchouillard. Bon, le mieux que je puisse vous conseiller, c'est de le lire vous aussi.

Et pour l'anecdote, je rajouterai ceci :
« de Loughran, on ne sait presque rien. Pas même s'il est encore en vie. Ni comment prononcer son nom. D'origine irlandaise, né à Liverpool en janvier 1938, Peter Loughran aurait rapidement abandonné sa formation de prêtre, dès l'âge de quinze ans, pour enchaîner les petits boulots plus ou moins improbables... docker, garde du corps, marin, monteur d'échafaud, aussi, d'après la légende. Et probablement chauffeur de taxi : le personnage de Jacqui sent trop le vécu pour sortir de nulle part. »

Quant à son oeuvre, elle se compose de trois romans :
- London-Express (1967)
- Jacqui (1984)
- The Third Beast (1990)

Lien : http://mespetitesboites.net
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