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Critique de Bazart


L'été est le meilleur moment pour découvrir en poches les livres évènements des années précédentes, et, à ce titre, « En finir avec Eddy Bellegueule », ce roman français écrit par un jeune auteur de 21 ans un peu sorti de nulle part et qui a affolé toute la sphère médiatique lors de sa sortie en janvier 2014, un certain nombre de journalistes cherchant à savoir qui était cet Édouard Louis, le pseudonyme d'écrivain d'Eddy Bellegueule qui racontait des vertes et des pas mures sur son enfance particulièrement difficile dans son village rural de Picardie.

Difficile de savoir ce qui ressort de la fiction ou de l'autobiographie dans ce "En finir avec Eddy Bellegueule", qui vient donc de sortir en poche chez Points pour l'été (bon je reconnais ce n'est pas forcément le livre idéal pour se détendre sur la plage).

Ce qui est sur c'est que cet ouvrage a eu une vertu catharsique pour son auteur, mais ce fut également une très belle façon de prouver son talent littéraire et de régler son compte avec sa famille avec laquelle il ne se sent aucune attache.

En étant dans l'impossibilité de comprendre sa différence qu'il a ressenti très tôt de ne pas être comme les autres hommes , la famille d'Eddy Bellgueule en prend plein la g…figure mais on aurait tendance à croire que le trait, aussi gros soit il n'est pas vraiment exagérée.

le récit d'Édouard Louis fait vraiment froid dans le dos, tant on pensait qu'un tel degré de misère et d'inculture autrement depuis les romans de Zola et non pas dans un livre qui se veut le portrait d'une population française du XXIème siècle. Cet univers homophobe, raciste, auto centré, et vraiment bas du plafond est décrit avec une telle crudité et une absence de modération que sa lecture ne peut que laisser des traces tangibles sur le lecteur.
Si "en finir avec Eddy Bellegueule" dépasse largement le coté voyeuriste et sensationnaliste de cette histoire qui recèle pas mal de scènes particulièrement éprouvantes, c'est grâce à la plume particulièrement inspirée de l'auteur, traversé par un souffle 'une intelligence évidente et une sincérité évidente qui émane du texte.

Un témoignage à la lisière de l'impudeur et parfois du misérabilisme mais qui parvient à bouleverser et à frapper très fort par son coté implacable et la rage, même après quelques années, qui en ressort.

Comme toutes les grands livres, cette histoire intime et personnelle parvient largement à atteindre l'universalité tant tous ceux qui à un moment de leur vie ont été victimes de l'exclusion, et de la cruauté des autres ne pourront que se reconnaître.

le livre pose également pas mal de questions sur le déterminisme social et sur cette volonté qui nous pousse à sortir de son destin tout tracé, même si à ce niveau, on aurait sans doute aimé que l'auteur développe la seconde partie de son livre, et nous explique plus en détail la façon dont il réussi à en finir totalement avec Eddy Bellegueule..

On comprend largement pourquoi il a eu envie d'en finir, on sait moins comment il a fait, mais peut-être garde t-il cela sous le coude pour un second volet...ce qui est d'ores et déjà acquis, c'est que si il en a fini avec Eddy Bellegueule, l'on n'a pas fini d'entendre parler d'Edouard Louis..

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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