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Critique de Bequelune


Dans l'oeuvre – et dans la vie – du très porté sur le sexe Pierre Louÿs, les prostituées occupent une admirable place. Le bonhomme, qui tenait méticuleusement un carnet des femmes avec qui il a couché, aurait ainsi connu 800 femmes en 5 ans, dont 798 prostituées. Il rêvait d'un monde où les choses du sexe ne soient plus recouvert d'un voile de honte, où le corps des femmes soit quasiment divinisé.

L'introduction de cet Aphrodite rappelle quelques uns des points de la philosophie personnelle de l'auteur, et son espérance d'une société sensuelle, où la sexualité n'occuperait plus une place à part et honteuse de la vie quotidienne.

Il met en scène une courtisane (= prostituée) dans une Alexandrie antique largement fantasmée. Celle-ci, pour conquérir le coeur d'un des hommes les plus beaux et puissants de la ville, usera d'un stratagème aussi simple qu'astucieux : se faire remarquer en étant dédaigneuse auprès d'un homme trop habituée à qu'on lui courre après. C'est un peu le « Fuis moi, je te suis ; suis moi, je te fuis » rendu de façon littéraire et érotique !

Ce bouquin est assez étrange. La plume de Pierre Louÿs est très classe, d'un érotisme distingué et omniprésent. Les filles y sont nues plus que de raison, quel que soit leur âge, et la proportion de courtisan-e-s (il y aussi quelques hommes) parmi les personnages rencontrés est impressionnante.

On peut lire ce livre comme une sorte d'hommage aux prostituées et aux corps des femmes. On sait que Pierre Louÿs croyait au sexe comme on croit en Dieu, avec une recherche constante d'idéal et beaucoup de dévouement.

Certains passages sont un peu gênants toutefois, avec une approche assez misogyne quand il sous-entend que les femmes sont fait pour l'amour physique, et incapables de rien d'autres. Sous sa plume c'est positif, puisqu'il adore les femmes et que l'amour physique est l'activité la plus louable qui soit... mais bon.

En conclusion : un livre étrange, distingué, avec un érotisme chic écrit par une très belle plume.
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