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Critique de ombrescaresses


Pour commencer, je remercie une fois de plus Babelio et La Musardine pour ce livre.


Je ne connaissais Pierre Louÿs que par quelques extraits lus ça et là. le style me semblait assez cru et les thèmes abordés plutôt provocants ! Ce qui m'a été en partie confirmé dans cet ouvrage.


Tout d'abord, ma première impression : c'est un beau livre. Esthétiquement parlant. Un titre "neutre", une photo de 1890 plutôt sobre (et, pour l'anecdote, le plaisir de pouvoir lire ce livre en public sans attirer l'attention, alors qu'il contient les propos les plus obscènes que j'ai jamais lus).


Au fil des pages, on découvre des nouvelles (non achevées), des extraits, des photos érotiques anciennes, possédant un certain charme, et que j'ai trouvées quelque part touchantes ; il est intéressant de voir les différences dans les critères de beauté et les images que l'on peut voir à notre époque... de plus, et c'est certainement ce qui m'a le plus séduite, on peut lire des pages manuscrites, écrites de la main de l'auteur. Une belle écriture, quelques corrections... j'ai toujours aimé en savoir plus sur les conditions de naissance d'un livre.


J'ai lu dans un autre commentaire que découvrir l'auteur avec de telles histoires (non terminées, donc) n'était pas l'idéal pour bien s'imprégner de son style. J'ai en fait pensé exactement le contraire ! ;)
Au fil des textes, on découvre un Pierre Louÿs subversif, parfois provocant voire choquant, décrivant des scènes de manière très crue, mais aussi un auteur beaucoup plus poétique, sensuel, en admiration manifeste devant le charme féminin. Des scènes avec de belles phrases, un rythme travaillé et plaisant.
Ma préférence va nettement vers ces récits-là. J'ai eu beaucoup plus de mal avec certains thèmes abordés avec un naturel déroutant, où de petits enfants de 6 ou 7 ans ont des réactions qui semblent toutes naturelles, si l'on en croit ce qu'on lit, alors que de nos jours, ces actes sont totalement rebutants, il me semble. J'ai donc lu « le sentiment de la famille » avec beaucoup de distance (et parfois de dégoût, je l'avoue) : inceste avec de très jeunes enfants, pédophilie, scatophilie, émétophilie, mots crus, vulgaires et grossiers, violence et insultes... au bout d'un moment, ça ne m'amusait plus (le pire étant pour moi « l'utilisation » d'un bébé par sa mère pour la faire jouir en lui tétant le clitoris).


Quelques fautes (voulues, ou non) par ci par là, et une qui m'a amusée : « quand j'étais môme, ça me faisait mal d'y entrer l'bout du doigt. Maintenant j'y mets tout' la main, les cinq doigts et le pouce », ce qui nous fait six doigts. ;)


Malgré le bémol du « sentiment de la famille », je recommande la lecture de cet ouvrage, qui est, je le répète, un beau livre. Les autres récits sont beaucoup plus agréables ou amusants (« Les soeurs à l'envers », « Elle savait des raffinements », « Vivienne et Made », ou encore « Service de nuit »).


En introduction, Alexandre Dupouy nous parle de la vie de l'auteur (quelque peu compliquée au niveau des liens familiaux) et nous signale que les écrits érotiques / pornographiques de Pierre Louÿs n'ont pas été publiés de son vivant. Je me suis alors posé la question : pourquoi les avoir écrits et gardés secrets ? Ce n'était donc pas de la provocation ? Était-ce alors un besoin de coucher sur papier des fantasmes, ou des faits vécus ?
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