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Critique de Arieste


La structure des Montagnes Hallucinées est typique de celle des nouvelles de Lovecraft : un homme nous livre son témoignage d'un fait extraordinaire. le récit est donc à la première personne, et nous suivons le récit de manière linéaire au fur et à mesure des découvertes que fait le narrateur, basculant lentement du réel vers le merveilleux horrifique. Cette manière subjective de raconter est l'une des clefs de la narration de Lovecraft, on a ainsi l'impression de lire un véritable témoignage qui s'adresse vraiment au lecteur. le narrateur nous explique de manière didactique et progressive sa démarche et ses motivations à témoigner, anticipant même le fait qu'on ne va probablement pas le croire.

Le récit des Montagnes Hallucinées est incroyablement bien documenté. La narrateur étant professeur de géologie, et l'expédition étant à but scientifique, Lovecraft s'est énormément documenté sur les avancées scientifiques de son époque. le début du récit est donc rempli de détails géographiques et scientifiques très précis et absolument exacts qui font qu'inconsciemment, petit à petit, on ne peut s'empêcher d'adhérer au récit et à s'identifier au narrateur. En tant qu'étudiante en archéosciences, je n'ai évidemment pu qu'apprécier toutes ces références techniques qui sont aussi un bon témoignage de l'ampleur des connaissances scientifiques de l'époque. le basculement vers l'horreur et le merveilleux se fait donc de manière très progressive et le talent de Lovecraft se sent dans cette manière subtile de repousser les limites de notre réalité.

Ce qui est également agréable dans les nouvelles de Lovecraft, c'est qu'elles toutes indépendantes les unes des autres. Ainsi, on peut commencer par n'importe quelle histoire et on comprendra tout du premier coup. Pourtant, et c'est là que le talent de novelliste de Lovecraft se dévoile, presque toutes les histoires de Lovecraft sont liées entre elles et le celui qui a lu plusieurs histoires fait progressivement le lien dans son esprit entre tous ces récits. C'est un univers fascinant et complet sur lequel on a vraiment envie de se documenter, de relire toutes les histoires pour se remémorer les détails.

Le récit fait peur, frissonner, sans être malsain ou pervers. Ici, comme souvent dans les récits de Lovecraft, c'est l'homme qui est responsable de son propre malheur en touchant à des lieux qui ne leurs sont pas destinés. Rien n'est montré, tout est évoqué.

Le récit n'est pas long (111 pages pour mon édition), et pourtant l'auteur ne survole pas son sujet, il prend le temps de tout nous décrire, du contexte et des buts de l'expédition, jusqu'aux incroyables découverte que fait le narrateur. Sans être ennuyeux, on peut ainsi se représenter parfaitement ce que décrit le narrateur.
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