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Critique de mylena


Plus qu'un roman de science-fiction, Days est une caricature des grands centres commerciaux, et à ce titre relève plus d'un fantastique dystopique. C'est un conte satirique, cruel et cynique sur la société de consommation. Si cette histoire est plutôt terrifiante, c'est parce qu'elle est assez réaliste et pas très éloignée de notre vécu. Heureusement il y a aussi quelques petites lueurs de poésie et d'espoir (la rencontre de la tigresse blanche de la ménagerie, le rendez-vous au café). Days, le gigastore, est une affaire familiale dirigée par les sept fils de Septimus Days, son fondateur mégalo, coupés du monde et du réel. Rien de ce qui se passe dans les murs de Days n'est extrêmement différent de notre univers, juste poussé à l'extrême, jusqu'aux discrets agents de sécurité qui deviennent des fantômes. Et jusqu'aux ventes flash,qui, si elles paraissent caricaturales, n'en sont pas moins assez proche de certaines scènes de soldes, d'émeutes autour d'une certaine pâte de noisette lors d'une promotion (en 2018 en France !), ou de bagarres pour du papier hygiénique (en France mais aussi dans d'autres pays en 2020). La caricature du conflit entre le rayon librairie et le rayon informatique, pour les besoins de l'intrigue, est juste un peu trop caricaturale, quasi burlesque. J'aurais apprécié un peu plus de légèreté. Dans ce roman deux leitmotivs dominent, omniprésents : le chiffre 7, comme les 7 fils du fondateur, auquel il est fait référence de façon anecdotique en tête de chaque chapitre, et puis le regard (qui a beaucoup d'importance pour plusieurs personnages). Ce roman m'a fait irrésistiblement penser à l'apparition des premiers hypermarchés et centres commerciaux en Russie (vers l'an 2000, le premier supermarché à l'occidentale étant apparu en 1995) : impossible de payer en liquide ou par chèque (inexistant), les seuls moyens de paiement possibles étant les cartes de crédit (très rares alors) ou des cartes de paiement du magasin préalablement chargées par le client (c'est à dire que le client place beaucoup d'argent pour charger une carte qui ne permet d'utiliser cet argent que dans un seul et unique magasin!) Je me rappelle aussi avoir lu vers la même époque en cherchant s'il y avait un courant altermondialiste en Russie que le summum de la rébellion consumériste était de rentrer dans un hypermarché, de le parcourir et de ressortir sans achat ! Apparemment c'était tellement saugrenu qu'au minimum c'était deux heures à passer avec des vigiles qui ne comprenaient pas pourquoi un client se comportait d'une façon si aberrante! Bref, on n'était alors pas loin de Days. A lire avant d'aller faire les soldes !
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