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Critique de Jipi


"Et la belle regarda la bête et la bête fut comme morte."

Anne Darrow version mille neuf cent trente trois n'est qu'un visage blème et un ventre affamé dans une mégapole indifférente éreintée par la crise.

Loin de ses bases, la belle n'étant plus sous l'emprise de la faim ne fait qu'avoir peur sans réfléchir.

Kong apparaissant brusquement est perçu comme un monstre effrayant, il représente un exotisme inconnu, gigantesque et dangereux avec lequel on n'essaie même pas de communiquer.

Anne Darrow ne dévoile aucune sensibilité ne faisant que geindre apeurée par ses préjugés raciaux condamnant tout ce qui est différent.

Dwan parachutée en pleine crise pétrolière est plus émotive, moins épouvantée, elle ébauche quelques phrases du genre:

"Nous deux ça peut pas coller ".

Elle perçoit un animal certes hors du commun mais pouvant être approché.

Anne Darrow version deux mille cinq prend sérieusement les choses en main, après un cri inévitable poussé à la première vision du singe elle s'adapte, fait valoir malgré sa fragilité ses droits de femme tout en quémandant une protection indispensable en des lieux surdimensionnés.

Les trois versions sont évolutives et complémentaires.

Kong fait référence chaque fois à ces arguments premiers de singe dominateur puis amoureux, c'est la belle qui de version en version se métamorphose, devient plus humaine, ne redoute plus la démesure d'un animal n'étant finalement qu'un gros macho qu'il suffit de recadrer.

La belle décide de ressentir les émanations d'un site un impact nouveau, celui de la valeur de l'instant collectés sur de nouvelles terres préalablement insoupconnées.

Kong est une nouvelle aventure à vivre pleinement insérée dans une jungle meurtrière ou les règles de puissances sont soudainement inversées, ici la protection c'est la bête qui percevant enfin l'amorce d'un respect devient encadrant et corvéable.
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