AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ValDoSau


Quand un auteur parle aussi bien d'un autre auteur, on ne peut que se laisser tenter de lire celui qui a été encensé. Merci encore une fois Gabriel Kevlec pour m'avoir donné envie de découvrir la plume fantastique de Florent Lucea. Il est temps pour moi de vous donner mon avis, mais la tâche ne va pas être aisée, surtout lorsqu'on a en face de nous deux pointures de la littérature. Me voici prête à franchir les obstacles et à vous livrer mon ressenti.
Je reviens à mes anciennes amours, à ma jeunesse, lorsque mon professeur de français en première année de collège m'initiait au théâtre. Je l'avais mis en pause depuis longtemps et voilà que Florent m'invite à redécouvrir ce genre un dimanche après-midi.
Un acte pour traiter d'un sujet grave et malheureusement d'actualité, mais sans entrer dans le pathos, tout est l'art de Florent.
Des personnages portant des noms d'une autre époque nous rappelant ceux des oeuvres de Molière (cher à mon coeur), tout en restant très contemporains dans leurs agissements, Florent leur fait chanter du Angèle, Chilla, et Camille Lellouche…
Nous évoluons dans une ville imaginaire du nom de Bordôme, qui me semble être proche d'une ville qui m'a vu naître. du reste, plusieurs clins d'oeil à Bordeaux sont semés de-ci de-là dans le livre, comme la Baronne de Mériadeck (un quartier bien connu) de même que la prison de la « Grosse cloche » nulle prison en cette place, mais bel et bien une grosse cloche 😉
Cette ville patriarcale porte en son sein des Males monstrueux, manipulateurs, narcissiques, pervers, alcooliques, tel que Sganarelle, mari violent de Colombine, revêtant le costume allégorique de la gestapo (noir vêtu avec un brassard rouge) habit, qui pour ce qui le concerne, fait bien le moine. Peu d'hommes sortent du lot, Léandre est l'exception, futur promis de Lucinde fille aimante et révoltée de Colombine et Sganarelle.
Et puis autour d'eux gravitent des personnages dignes représentants de la société, Figaro le Maire qui n'est pas sans nous rappeler certains politiques, raciste, misogyne, traitant sa femme de morue et se croyant au-dessus des lois.
Arlequino, un policier malin comme Arlequin, qui nous fait douter de lui, mais je n'en dirais pas plus à vous de découvrir.
Honoride, Elmire, Scapina…
Tous portent l'histoire de ces femmes, qui en cette période inédite de pandémie, vivent des moments très difficiles voire fatals. Combien de féminicides entendons-nous cités dans les médias?
Cette époque a exacerbé la face cachée de la lie du genre humain qui n'est « habité que par le vide ».
Quel beau texte que celui offert par Léandre à sa future belle-mère Colombine, qui devrait être l'étendard des persécutés, des agressés, et des humiliés.
Et puis finir par les personnages se faisant portes paroles des victimes ayant connu indirectement ou directement la perte d'un être cher tombé sous les coups d'un soi-disant amour, nous laisse pensif et prendre conscience que la vie n'est pas un long fleuve tranquille.
En conclusion (oui enfin !) : Je trouve courageux Florent pour son choix de ce genre littéraire pas aussi populaire que le roman (ce n'est que mon humble avis), mais il est très à l'aise avec le théâtre, comme un poisson dans l'eau. Courageux de traiter un sujet malheureusement actuel, mais avec brio en lui insufflant de la légèreté grâce à sa plume aiguisée. Courageux d'essayer de faire bouger les lignes en engageant la société à se rassembler pour que l'amour retrouve ses lettres de noblesse « L'amour est bienveillance en toutes circonstances »
Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé ce que nous a proposé Florent, son style, sa verve et son originalité.
A quand Florent, voir jouer cette pièce sur une scène ?
Commenter  J’apprécie          00



Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten




{* *}