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Critique de DianaAuzou


BAISSER LA GARDEPATRICK LUCISINE (dancingbrave) octobre 2022*****
il évite l'éternité, c'est, peut-être , trop abstrait, et choisit « généralement »
il embrasse le manque et se dévêtit de la certitude et n'aime pas le verbe pour se faire écouter
mais il veut dire, nous dire, ce qu'il a lentement longuement et toujours pas assez ruminé
le met par écrit, sur le papier, il le dit à son « je», en minuscules sur la page blanche dans leur solitude à deux, avec L'UN
il se questionne tout en le questionnant…
je sens que la majuscule ne m'autorise en rien à l'identifier, juste à reconnaître qu'il y a un chemin à faire, d'autres à découvrir, quelques uns à oublier...
AMNÉSIE, oubliée seule dans la page
L'oublier, il n'a pas de nom…
INCRÉDULITÉ, arrêt sur la page
des pas franchis dans le grand blanc qui n'est pourtant pas le vide à connotation négative, très occidentale,
le temps avec lui, dieu en minuscules, dura le temps de l'innocence, peut-être moins, la récompense qui tarde nous fait pleurer
libéré d'un lien, un cordon coupé, pour goûter à la liberté doublement parée de joie et de tristesse
PLAIE, dans l'espace d'une page
les mots désignent la douleur de la déception, la fatigue de la route longue et syncopée, des questions amoncelées en attente, la majuscule est rejetée et, si elle persiste encore c'est peut-être pour masquer un doute ou un passé
la SCIENCE, qui veut dominer la page, L'achève, et le blanc s'impose, mais « démontrer ne résout pas le mystère » et mystère il y a
le Néant et l'au delà se moquent de nos chiffres et de notre science, plus tu questionnes plus les réponses se couvrent d'une épaisse incertitude, le temps et l'espace restent indifférents et se délectent devant l'impuissance de ton orgueil
tu cherches, cherches encore, tentes de voir, de comprendre ce qui nous pousse vers la vie et la mort, le hasard ? la nécessite ?
oui ? non ? qui ? quoi ? comment ? pourquoi ? et la réponse arrive, un sillon entre les sourcils suspendus en circonflexe au dessus les yeux
ton orgueil est grand et t'aveugle « tu n'as rien inventé tu découvres »,
t'es sûr et pas sûr, tu sais et ne sais rien, tu deviens fou et crois bêtement que c'est à cause du doute, mais non c'est à cause de la certitude
Il revient avec majuscule, comme la seule certitude ? doute dans la certitude, mais de quelle certitude parles-tu homme égaré ?
tu t'adresses à Lui sans savoir qui il est, le phénomène ? le cosmos ? le créateur ? le tout qui meurt, renaît, vit et meurt à nouveau pour renaître, on sait qu'on ne sait rien…ou pas grand-chose
MANQUE de nourriture spirituelle, page blanche à nouveau, celle qui pourtant s'offre à nous pour se faire découvrir, alors est-ce le matériel qui fait mal, qui nous fait reculer sans qu'on puisse mieux voir ?
est-ce une paresse intellectuelle ou une impossibilité ?
DOUTE, seul lui aussi, a presque envahi la page, mot lourd qui freine et fait hésiter, léger aussi parce qu'il peut faire avancer, il commence par la lettre D, n'est-ce pas curieux ?
CONSTRUCTION dans l'espace-temps d'une page comme dans celui d'une vie
détruire pour (se)reconstruire, croire à nouveau en Lui c'est croire en soi, en sa force de colibri, une force sur laquelle s'appuyer, la même pour bâtir sans cesse, tourner de ses propres mains la clepsydre pour donner sens au temps, pas celui chronologique qui galope comme bon lui semble, mais le temps qualitatif dont la composante est l'amour dont on a hérité, celui qu'on donne aujourd'hui pour construire le demain
L'HUMBLE, il se tient debout en s'appuyant sur sa définition, il le cherche en descente dans sa nuit intérieure pour en remonter avec la lumière des profondeurs
ÉVIDENCE, celle qui ne peut se dire même si elle crève les yeux, au milieu de la page blanche, le retour à Ça dont la majuscule ne fait que renforcer l'incertitude
page blanche, silence, attente
les questions reviennent comme une avalanche quand les glaciers fondent au printemps, questions qui s'adressent à un ordre venu du chaos, à quelque chose qui porte de multiples noms, à une essence de vie, un souffle comme liant
BEAUTÉ en majesté accueillie par le blanc de la page
elle « est partout
absolument partout
nous la guettons
nous l'espérons
comme un soin
un supplément
un supplément d'âme
dès qu'elle sonne
il faut t'en rassasier
il faut t'en émerveiller
l'écouter surtout »
la construire, la sentir pousser en soi, s'en émerveiller, la nourrir, la partager
DESSEIN, l'horizon s'étend à l'infini sur la page blanche
Lui ou lui, la majuscule ne change rien, c'est juste une subjectivité, c'est le point d'interrogation qui dit tout
page blanche, instant d'arrêt
devant le vivant qui n'en connaît pas
ABANDON dans le creux d'une page blanche en attente
baisser la garde devant Ça, sans nom ouvert à tout
page blanche, vide et plein
chacun peut être l'autre
chacun appelle une « confiance »
CONCLUSION , seule aussi, mais non elle est accompagnée d'un poète, le poète qui avance avec le doute de tout et la certitude de l'amour de ceux qui aiment leurs frères humains

Patrick emprunte un sentier battu avec le même questionnement toujours renouvelé, les mêmes doutes, mêmes arrêts en attente de quelque chose ou tout simplement de son souffle, un flux de conscience où les mots, qu'en apparence égaux, ne s'imposent pas, ils touchent profondément, leur entrée en scène est scandée juste par le blanc du papier immense dans l'attente d'un compagnon, ou réduit , un labyrinthe appelant les cinq sens et un sixième caché
la vue pour mieux regarder et voir autrement
l'ouïe pour mieux écouter, jusqu'à l'entente
le toucher pour trouver la bonne approche, le bon contact, la bonne porte à ouvrir vers l'autre et vers nous-mêmes
le goût pour découvrir la délicatesse dans le brutal
l'odorat pour mieux flairer la subtilité et les sens cachés
Un très grand merci, Patrick, pour ce parcours, besace au dos remplie d'un questionnement sans fin et pour ce sablier qui, par notre volonté, se met tantôt en huit debout tantôt en huit couché, questions sans réponse... mais que deviendrions-nous sans toutes ces questions ?
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