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Critique de mjaubrycoin




Ce livre, présenté comme un phénomène de l'auto-édition ayant connu un succès retentissant en Suède, m'a vraiment déçue et j'ai eu le plus grand mal à adhérer à l'histoire.
Une vieille dame au seuil de la mort, égrène ses souvenirs en feuilletant un carnet d'adresses à couverture rouge sur lequel figurent les noms des personnes qui ont compté dans sa vie. La plupart d'entre elles sont décédées et pour écouter le récit de sa vie, il ne reste que Jenny sa petite-nièce qui vit aux Etats Unis avec laquelle elle communique par le biais de Skype ( remarque préliminaire : les vieilles dames suédoises, même âgées de 96 ans sont diablement rompues aux techniques numériques !)
Pour Jenny, Doris, l'héroïne, va raconter sa vie bien remplie en commençant par son enfance quand elle a été chassée de Suède par une mère qui ne pouvait assumer sa subsistance depuis que le chef de famille était mort.
Doris deviendra donc domestique puis à la faveur d'une rencontre parisienne, mannequin pour de prestigieuses maisons de couture.
Tombée follement amoureuse d'un américain, elle partira avec sa jeune soeur pour les Etats Unis où ne l'attendront que d'amères désillusions et elle devra revenir en Europe pendant la seconde guerre mondiale, à la recherche d'un bonheur perdu.
Il ne lui restera pour embellir sa vie que la petite Jenny abandonnée par sa mère, qu'elle va recueillir et élever.
C'est cette jeune femme qui se précipitera bien des années plus tard à son chevet, quand elle sera à l'article de la mort.
Je n'ai pas été séduite, mais alors pas du tout, par la fin de ce roman qui permet à la mourante une improbable rencontre par le biais de Skype. Ce passage du livre , pétri d'invraisemblances et dégoulinant d'une guimauve de bons sentiments ne m'a même pas émue tant les ficelles utilisées par l'auteur pour parvenir à l'effet escompté sont énormes.
Les épisodes de la vie de Doris à Paris dans les années 20 et 30, puis aux Etats Unis et en Grande Bretagne pendant la seconde guerre mondiale, sont tellement peu documentés au niveau historique que le contexte donne une impression de survol des époques sans aucun intérêt.
Les seuls passages qui m'ont paru crédibles sont ceux qui concernent les angoisses de Doris confrontée à sa déchéance physique et à sa dépendance à l'égard du personnel soignant pas toujours particulièrement à l'écoute de ses besoins. Là, on rentre dans un vécu intime et poignant qui est loin d'être joyeux et qui ne constitue pas vraiment une perspective agréable pour le lecteur qui avance en âge, et se sent donc plus personnellement concerné .
Serait-ce pour cette raison que je n'ai pas aimé ce livre ? Ou mon niveau d'exigence littéraire me conduirait-il à juger sévèrement les romans qui surfent sur cette vague de fond qui exploite le fossé générationnel en présentant des couples idéalisés grand-mère/jeune femme adulte avec un côté fusionnel qui en dit long sur les carences affectives que ces récits sont censés combler ?
Il me faudra poursuivre encore plus loin ma recherche de l'originalité dans le roman contemporain ....
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