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Critique de afriqueah


Vous en avez marre de livres qui vous donnent le bourdon ? Vous n'avez pas envie que soit évoquées certaines questions épineuses, pour ne pas dire spécieuses et qui vous semblent finalement futiles ? En un mot, vous voulez vous fendre la poire ?
J'ai la réponse : Pompéi, de Maja Lundgren.
Pompéi entre le tremblement de terre de 62 et l'éruption du Vésuve en 79.

A la fois livre historique, livre bourré d'humour, et, je sens votre intérêt croissant, une pointe d'érotisme.
Car Maja Lundgren par exemple, nous parle en latin et je la cite, en latin, c'est plus correct, non ? « Bene fellat n'a aucun rapport avec le bénévolat mais signifie suce bien »
Finalement, non, j'arrête, ce ne serait pas vraiment correct, même en latin.
Maja a vécu à Naples plusieurs années, connaît les rues de Pompéi, a étudié les graffitis de déclarations d'amour, du gladiateur « tachycardie des filles » des esclaves qui ont tagué dans les cuisines, de la maquerelle qui voulait s'appeler « Venus ».
A partir de ces graffitis préservés par le temps, l'auteur invente une petite ville qui s'ébat dans la rue de l'Abondance, dans la ruelle des lupanars, dans les quartiers louches habités par les chrétiens, qui ne mouftent pas trop et les délinquants inévitables. Ils déjeunent au thermopolium, sorte de fast food, travaillent, se bagarrent, boivent, vont aux spectacles, font des mimes, foulent la laine ( dans l'urine, oui, oui) et tombent amoureux ; parfois un problème se pose : quel est le père du futur bébé, mais cela n'a pas grande importance. Les femmes se chuchotent des confidences qui feraient rougir les oreilles de n'importe quel homo sapiens.
Et puis elles s'échangent des commentaires sur Poppée au grand coeur, elle a même essuyé une larme à sa venue dans la ville, c'est dire, elle porte le petit peuple dans son coeur.
Dans les thermes des Stabies, la section femmes ne possède pas d'horloge solaire. Normal, le temps pour les femmes est circulaire, une horloge aurait donc fait double emploi. Elles ne possèdent pas non plus de boussoles et de cartes, les trajet tout proches répétés de très , très nombreuses fois les rendaient inutiles, ce qui contribuait et renforçait la circularité.
Et puis il y a le tigre évadé de l'amphithéâtre. Il en avait assez de devoir bouffer du gladiateur qui ne lui a rien fait, même s'il a reçu un coup de massue cloutée sur la cuisse, quand même. Il en avait assez de voir des foules adorer voir mourir lentement un homme dont il a été obligé de dévorer les entrailles. Alors il médite le long du Vésuve en se rappelant son enfance en Inde avec sa mère.

C'est ça Pompéi, un matin chaud et humide avant sa destruction.
Personne ne se doute qu'il va mourir. Bien sûr ils ne peuvent pas deviner l'avenir dont nous avons connaissance, nous.
Ils vivent dans l'incertitude même, dit Maja Lundgren. Pompéi est son seul livre traduit en français.
LC Thématique octobre : Cap au Nord
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