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Critique de boudicca


« Ça va chier, mais alors là ça va méga chier ! » Après un premier tome bidonnant, les vieux fourneaux marquent ici leur grand retour, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils sont en forme ! Enfin, presque tous, parce que Pierrot traverse pour sa part une petite crise existentielle depuis qu'une inconnue lui a envoyé un beau magot accompagné d'un énigmatique message signé « Anne Bonny ». Pour Sophie, la responsable de l'envoi, il ne s'agit que d'un clin d'oeil humoristique au côté rebelle du vieil ami de son grand-père. Mais pour Pierrot, cette signature ne peut qu'être celle de son ancien amour qu'il croyait décédé depuis cinquante ans. Un quiproquo qui va vite prendre des proportions démesurées au grand dame de la pauvre Sophie qui va devoir se résoudre à des mesures drastiques pour résoudre le problème. Alors que le premier volume se focalisait davantage sur le personnage d'Antoine désormais arrière-grand-père, ce second opus revient sur le passé mouvementé de l'attachant anarchiste que l'on découvre sous un nouveau jour. Antoine et Émile sont eux aussi toujours de la partie et renforcent encore leur capital sympathie auprès du lecteur : le premier en continuant la lutte après des années de syndicalisme, le second en faisant preuve d'une grande sensibilité à l'égard de la cause environnementale. Évidemment, nos héros restent malgré tout des seniors et se retrouvent donc bien souvent dans des situations cocasses pour leur âge...

Malgré la petite déprime de l'un des protagonistes, l'humour est donc toujours bel et bien présent et entraînera plus d'une fois d'incontrôlables éclats de rire chez le lecteur. Bon, précisons tout de même que si politiquement vous avez tendance à pencher vers la droite, pas sûr que la vision d'une petite vieille prenant des cours de hacking pour pirater le blog de Nadine Morano ou celle d'une bande de septuagénaires pourrissant une soirée organisée par l'UMP soit à votre goût. « -Allez un route ! Salut les vioques ! Je ramène Jean-Chi. -Jean-Chi ? -C'est Jean Childeric, mais on l'appelle Jean-Chi, alias « human bomb ». C'est notre plus belle arme. Ce gars-là, il se vide le moutardier sur demande, n'importe où, n'importe quand, tu vois. C'est une arme de destruction massive. L'incontinence au service de la cause, c'est beau.Je te dis pas la déflagration au milieu d'un meeting UMP ou d'un cocktail des anciens de sciences po. » Un régal ! Ce second tome se révèle d'ailleurs encore plus subversif que le précédant puisqu'il nous entraîne dans les coulisses du fameux collectif de Pierrot constitué de vieillards mal-voyants baptisé « Ni yeux ni maître ! ». Et c'est que ça donnerait presque des idées tant certaines trouvailles sont astucieuses (mention spéciale à « l'attentat gériatrique » organisé pour faire baisser la cote des endroits branchés). « Dites donc, vous êtes drôlement organisés pour des anarchistes. », s'étonnera l'un des personnages. « Hahaha ! Mais l'anarchie c'est pas le bordel, mon cher ! C'est l'ordre moins le pouvoir, nuance. » Et toc !

Un second tome encore plus jouissif que le précédent (qui plaçait pourtant la barre assez haut) et qui fait un bien fou au moral. Une chose est sûre, une fois que vous aurez fait la connaissance de ces trois sympathiques seniors, vous aurez bien du mal à vous en séparer !
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