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Critique de Piatka


Piatka
17 décembre 2015
Attention ! Lumière aveuglante, chef-d'oeuvre en vue !
J'ose. J'ose le slogan un brin provocateur pour exprimer mon admiration pour ce magnifique témoignage d'un homme devenu aveugle par accident à à peine huit ans, entré dans la résistance à dix-sept, déporté à Buchenwald, et décédé à quarante-sept dans un accident de voiture.
Une vie singulière, synonyme d'énergie, de détermination et de courage que la cécité a évidemment modifié, mais sans la rapetisser, bien au contraire.

« On me disait qu'être aveugle, cela consistait à ne pas voir. Je ne pouvais pas croire les gens, car moi je voyais. »
Tout ou presque est résumé là : privé de l'usage de ses yeux, il voit mais différemment, plus intérieurement, il a « le sens des êtres », au-delà des apparences, ce qui lui permettra, entre autre, d'assumer d'importantes responsabilités au sein de réseaux de résistance, de jauger mieux que quiconque les recrues sûres, ou pas.
« Un homme qui parle ne sait pas qu'il se trahit. »

Ne comptez pas sur moi pour résumer ce récit, il faut s'en imprégner, ne surtout pas l'édulcorer. D'un ton direct, clair, et extraordinairement positif, Jacques Lusseyran raconte comment il a traversé cette période sombre de l'histoire, s'est engagé et a, paradoxalement, réussi à mettre sa cécité au service du combat pour faire triompher la liberté.
Son témoignage est chronologiquement divisé en deux parties : L'eau claire de l'enfance et Mon pays, ma guerre. Très différentes de ton et d'enseignements, je retiens surtout comment l'acceptation de son handicap très jeune a forgé une capacité d'adaptation et une force intérieure peu communes, qui se sont révélées être indispensables pour vivre dans un premier temps, puis survivre afin de sortir de l'enfer de Buchenwald, et témoigner enfin que…La lumière fut, malgré la cécité et les atrocités.
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