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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Kukolka est un petit nom gentil qui signifie "petite poupée".
Samira va se faire appeler souvent comme cela mais par des hommes qui vont l'emmener en enfer.
A 7 ans, elle fuit son orphelina en Ukraine pour tenter de retrouver son amie Marina adoptée par des Allemands.
S'ensuit un parcours qui va l'emmener de la mendicité, aux vols, aux viols et à la prostitution.
Tout cela est raconté, souvent de manière crue, à la première personne.
Va-t'elle pouvoir s'en sortir, va-t-elle retrouver Marina ? Va-telle surtout retrouver son vrai prénom ?
C'est un livre dur, il y a peu de moment de légèreté même si elle reste naïve malgré les atrocités.
Le style est parfait ; un coup de poing !
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Ce roman se présente comme le récit à la première personne du parcours de vie d'une fillette ukrainienne dans les eaux troubles qui circulent entre l'Est et l'Ouest. Échappée d'un orphelinat, âgée d'à peine 6 ans, elle poursuit son unique rêve : rejoindre une amie adoptée en Allemagne dont les parents, elle en est sûre, l'accueilleront elle aussi comme leur fille.
Plusieurs années seront nécessaires avant qu'elle puisse sonner à la porte de son amie. Entre temps, sa route à croisé celle de requins plus ou moins gros et à vides de chair fraîche dans une descente aux enfers dont elle met du temps à prendre conscience.
L'auteur nous décrit les faits et les situations comme si tout cela représentait le chemin normal pour passer de l'enfance à l'adolescence. Et la force de son écriture nous entraîne à la suivre sans rechigner, mais sans impression de voyeurisme. Selon les périodes de la vie de Samira, et donc selon les passages du livre, on va jusqu'à s'identifier à la narratrice par la magie du verbe.
Cette force de conviction de l'écriture, ce souci du détail et de coller à la réalité donnent à certains passages quasiment le caractère d'un témoignage. Et l'on se demande si l'auteur a vécu ces faits, ou si elle a elle-même été l'une de ces Olga qui ouvrent leur porte et leur coeur à celles qui ont vécu l'innommable.
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Lorsque les éditions Denoël m'ont proposé de découvrir Kukolka, j'ai été à la fois très tentée par le résumé et un peu freinée par la dureté annoncé du récit. Pourtant, c'est avec une grande facilité que nous découvrons la vie de Samira, malgré la difficulté des sujets évoqués tout au long du livre.
Le récit est narré par Samira, petite-fille orpheline qui grandit dans un foyer; rejetée par ses camarades et maltraitée par certains adultes à cause de ses origines tziganes notamment, son monde change à l'arrivée de Marina, qui deviendra sa meilleure amie et son objectif. Marina et Samira, deux prénoms à la fois similaires et différents, tout comme les deux fillettes qui les portent. Deux prénoms qui marquent leurs origines et les destins si éloignés qui les attendent. À travers son regard d'enfant, qui a été confrontée trop vite aux difficultés et aux bassesses de la vie, elle nous confie la vérité sans détour avec des mots simples et des phrases courtes, ce qui rend le récit percutant facile à lire et permet d'atténuer la noirceur des choses. Samira se retrouve, malgré elle, plongée trop vite dans un monde d'adultes qui se joue d'elle et l'utilise pour son intérêt personnel, sans lui dévoiler la vérité des choses; exploitant son désir de revoir Marina pour la contraindre à faire certaines choses. Dès sa fuite du foyer, Samira se retrouve sous la coupe d'un certain Rocky et tout ce qu'elle voit, c'est qu'elle a enfin trouvé un foyer ! Bien sûr, elle se rend compte que certaines choses ne sont pas normales, mais elle se fie à ce que les plus grands lui disent car eux connaissent la vie. de toute manière, entre Rocky qui l'exploite et la population du pays qui la rejette à cause ses origines et de ce qu'elle a été contrainte de devenir pour survivre, il n'y a pas beaucoup de solution pour la fillettes. Plus d'une fois, Samira se retrouve livrée à elle-même et fait tout pour s'en sortir; sa volonté de vivre et de retrouver Marina est impressionnante et pousse au respect. Elle se raccroche à l'image de son amie, à la Barbie qu'elle lui a offerte et à l'idée qu'elle la rejoindra bientôt.
Le récit de Samira est très poignant, elle nous conte sans détour et sans tricherie ce qu'elle perçoit du monde qui l'entoure, avec une grande naïveté parfois. On ressent tout de même une certaine distance avec les émotions, le lecteur n'en est pas submergé, il est seulement frappé par les horreurs, les pertes et les désillusions que subit la petite fille. Sa grande chance (ou au contraire sa malchance) est d'avoir un physique remarquable avec de magnifiques yeux et de faire plus âgée qu'elle ne l'est réellement. Dès le départ les dés sont pipés car tout se joue sur les apparences, certains la rejetterons pour son physique et ce qu'il représente alors que d'autres s'en serviront.
J'ai découvert à travers les mots de Samira une petite fille attachante, une vraie battante qui se relève toujours et s'interroge sur la vie; une petite fille qui a soif d'apprendre et d'amour.
Le livre objet Kukolka a une présentation un peu particulière : il n'y a pas de chapitre, il est simplement divisé en 3 grandes parties. Difficile donc de trouver un endroit où faire une pause, mais on s'y habitue finalement assez vite ! Au fil des pages, on voit Samira grandir et on s'attend au pire chaque fois que quelque chose de bien lui arrive; ce yoyo émotionnel est très éprouvant pour le coeur du lecteur. D'autant plus que lorsque que l'on commence à se dire qu'on est vraiment paranoïaque, les vrais visages des gens se révèlent.
Kukolka ce n'est vraiment pas une belle histoire, pourtant, Lana Lux, avec les mots de Samira, nous fait apprécier le parcours de la petite-fille et sensibilise sur les horreurs que subissent certains enfants en foyer, dans la rue ou même arrachés à leur famille. Sur la honte qui les font taire ou encore sur l'amour qu'ils portent parfois à leur bourreau, sur l'impuissance des forces de l'ordre et la réalité de l'existence de telles pratiques ! A côté de ça, il y a réellement des instants de bonheur, et des moments rigolos, comme lorsque Samira découvre la nourriture Allemande: choc des cultures garanti. Enfin, on comprendra que ce qui fait tenir quelqu'un, son objectif, son but dans la vie, n'est souvent pas partagé, mais l'important, c'est qu'il existe. Et le fossé entre les existences de Samira et Marina nous fera réfléchir aux privilèges que nous tenons pour acquis, sans nous rendre compte, parfois, de la chance que nous avons.
Lien : https://sawisa.wixsite.com/y..
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Donner une note à ce livre n'a pas été simple, mais j'ai fini par trancher pour un 4/5, car ce qui ne me plaisait pas relevait de goûts et d'attentes indépendantes du livre.

Kukolka de Lana Lux nous raconte la trajectoire de Samira, jeune Ukrainienne qu'on suppose d'origine Tzigane, même si rien ne vient le prouver. L'histoire est narrée à la première personne, ce qui rend le texte très immersif et en justifie tous les biais. Nous la suivons de ses 7 ans à son adolescence, de ses premières années en orphelinat ("Le Rayon de Soleil" !!!) à ses retrouvailles avec Marina, son amie d'enfance adoptée par des Allemands proprets et attentionnés. Comme l'annonce le quatrième de couverture, la vie de Samira tourne rapidement au cauchemar, puis à l'enfer.

La fillette passe de l'orphelinat d'où elle s'enfuit à la bande de mendiants et voleurs de Rocky, un homme amateur de (très) jeunes filles et de garçons obéissants. Subissant l'extrême pauvreté, la saleté, les mauvais traitements et l'absence d'éducation, Samira fait son chemin en grappillant des bribes de savoir-faire et de connaissance auprès des autres gosses. Surnommée "Kukolka" ("mignonne poupée" en français) par Rocky, en raison du contraste entre sa peau et ses cheveux foncés, et ses grands yeux bleu-verts, la gamine est dressée pour mendier, voler, mais aussi accomplir les corvées ménagères et se préparer à devenir une femme séduisante. Sa belle voix lui fait nourrir le rêve de devenir chanteuse, en plus de son obsession de retrouver en Allemagne son amie Marina.
Les années passent et suite à des maltraitances et des agressions fatales à ses deux amies du groupe, Samira prend la poudre d'escampette pour se réfugier dans les bras de son amoureux Dimitri... qui s'avère pire que Rocky.
La dégringolade commence et lorsque Samira échoue en Allemagne, enfin, elle devient l'ombre d'elle-même.

Sans en dévoiler davantage, puisque le quatrième de couverture est explicite et que le parcours de Samira ne recèle aucune véritable surprise (à moins que vous ayez évité tout reportage ou documentaire sur les réseaux de mendicité organisée et de traite des femmes de l'Est, mais dans ce cas, je ne sais pas ce que vous faites avec ce livre dans les mains...), disons simplement que le texte se révèle assez cru et exhaustif sur les conditions de vie de ses personnages. Peu de choses vous serons épargnées, donc âmes sensibles s'abstenir !

Pourquoi le lire, alors ? Pour sa qualité immersive, d'une part ; pour ses partis pris, de l'autre. le point de vue de Samira est assumé de bout en bout, avec toutes les frustrations que cela peut engendrer, d'autant que Lana Lux a pris le parti d'une narratrice passive et pas toujours futée. le résultat nous contraint à admettre la force de l'emprise exercée par les figures d'autorité de ces réseaux, que ce soient les adultes ou les autres ados, et l'impact du jugement des personnages extérieurs : nous, dans la réalité, lorsque nous ne faisons que jeter un coup d'oeil à ce qui représente un autre monde, quand nous n'en détournons pas les yeux. Nous, qui avons besoin de livres pour regarder les choses en face, en sécurité, sans prendre de risques.
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