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Critique de Manetheren


Sagamo mshvidobisa ! Une lecture géopolitique et historique pour ambiancer Novembre. La Baignoire de Staline est un policier pas mal ficelé du tout, qui, une fois fini, laisse malgré tout une certaine frustration.

Nous sommes à la fin du printemps 2009, peu de temps après l'invasion d'une partie du territoire géorgien par la Russie (c'est un poil plus compliqué que cela, mais étrangement, ça nous rappelle quelque chose, tiens). Sébastien Rouvre, jeune français rédigeant sa thèse à Tbilissi, est retrouvé mort dans une chambre d'hôtel. Pire ! Il a été assassiné. Par qui ? Et pourquoi ? Après lui, une série de meurtre sème la terreur dans la capitale géorgienne.
L'enquêteur Nougo Shenguelia a ordre de coopérer avec les autorités françaises en toute transparence et va donc intégrer le diplomate René Turpin à son enquête. Déjà héros du premier livre de Renaud S Lyautey, le diplomate est assez touché par la mort de ce jeune compatriote et va s'investir pleinement dans la recherche du meurtrier.

Le livre mêle une fiction policière à un intéressant mystère historique : Kim Philby. Philby était un agent double recruté par le MI6 mais qui a toujours été fidèle au KGB. Ce personnage, passé à l'est, va attirer la suspicion dans les rangs soviétiques et le mystère autour de ses actions ne va pas l'aider. Son cas a torturé plus d'un esprit retors durant la Guerre Froide. Mais Philby est mort en 1988. Alors, qu'est-ce qui, au nom de la moustache de Staline, peut motiver une personne à tuer d'autres personnes ? Je vous laisse le découvrir en le lisant mais c'est très guerre froide comme livre. Feutré et repli de non-dits enfouis à jamais... jusqu'à ce que ça explose.

Là où le bât blesse, c'est que le livre ne donne pas l'impression d'aller au fond des choses. Que ce soit l'enquête sur les meurtres, que ce soit sur Philby. Même si attachants, les personnages sont relativement sous-utilisés : on voudrait voir plus sur l'enquête des policiers géorgiens ou sur la diplomatie franco-géorgienne. On ne craint pas assez pour la vie des personnages.

A contrario, j'ai trouvé que sous la plume de Lyautey, la Géorgie était particulièrement vivante. On imagine bien les visages des personnages, leurs parlers, leur Histoire. On hume l'odeur des plats géorgiens (au fil des critiques, vous aurez compris que c'est une de mes principales préoccupations). On touche vraiment l'ambiance soviétique des lieux visités. Les références au Ministère des Affaires Étrangères sont aussi assez amusantes pour quelqu'un qui connaît l'administration. La trame narrative, le mystère, l'histoire ne sont pas mal dans l'ensemble, hein, mais ne sont pas suffisamment exploités.

Malheureusement, René Turpin n'aura pas d'autres enquêtes administratives à gérer, l'auteur Renaud S. Lyautey est mort au printemps dernier, laissant son personnage principal orphelin...

Merci à Babelio pour ce Masse Critique et aux Éditions du Seuil pour l'envoi de ce livre.
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