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Critique de Dionysos89


Quelle claque ! Scott Lynch nous laisse comme deux ronds de flan après la lecture de ces « Horizons Rouge Sang ». Une fois de plus, il a su manier rythme, imagination et dialogues fleuris pour concocter un voyage dépaysant des plus réussis.

Après un premier tome tonitruant, plein de malice et de violence, nous voici de nouveau sur les traces de Locke Lamora et de son fidèle acolyte, Jean Tannen, deux Salauds Gentilshommes. Même si nous abordons Des horizons rouge sang par la ville de Tal Verrar, les mensonges de Locke Lamora ne sont finalement jamais bien loin. Et tout au long de ce volumineux opus, la langue de bois servira de langage universel dans une ville aux dents longues et aux ressources quasi illimitées.
En effet, le danger est constant et les ennemis partout pour les deux compères, qui se remettent à grand peine des événements tragiques qu'ils viennent de connaître. Si Tal Verrar constitue tout le début de l'intrigue avec une flopée d'assassins, de mercenaires et d'hommes de main qui les observent, les poursuivent ou les contraignent, la deuxième partie du récit nous réserve de belles surprises en matière de lieux exotiques et de relations conflictuelles. Nous ne sommes évidemment pas dans une simple affaire de truands cherchant à subtiliser un quelconque bien ; Locke Lamora et Jean Tannen ont l'art de se glisser, bon gré mal gré, dans les affaires qu'il ne faut pas approcher, même de loin. Aurions-nous deviné que ces deux là pouvaient survivre dans un environnement qui leur était aussi hostile et aussi inconnu que celui de la piraterie en haute mer ? Leur gouaille et leur habilité au vol ne leur seront pas d'une grande utilité et c'est tout l'intérêt de ce tome : déconstruire les atouts du premier (une équipe, une spécialité, un lieu bien connu) pour poser d'autres problématiques à ce duo de choc soumis à bien des périls.
Certains lecteurs pourront se dire : tout ce chemin parcouru pour uniquement mener à bien un braquage, certes audacieux, prévu dès le départ ? Oui, certes, il serait légitime de mettre en parallèle la longueur de l'exposition et de l'aventure avec le raccourci de la résolution finale. Toutefois, comme dit le proverbe, c'est le chemin qui compte, pas forcément l'arrivée. En effet, c'est la verve de l'auteur qui nous pousse à poursuivre la lecture, c'est la profondeur de son histoire qui nous tient en haleine tout du long. de plus, comme à son habitude, Scott Lynch réussit à imaginer des contextes locaux particuliers, des récits très ponctuels, qu'il nous transmet en quelques lignes ou pages, presque pour le plaisir. Une ville côtière isolée, un souvenir raconté à la va-vite, voire un simple point de détail dans l'histoire, sont autant d'occasions de placer une bonne idée ou un concept astucieux issus de son imaginaire fertile.

C'est avec un cliffhanger de fou, vraiment insoutenable pour nous, pauvres lecteurs, que nous terminons ce deuxième volume d'une saga qui fera date si l'auteur tient la cadence. Même si les aventures des Salauds Gentilshommes, quelle que soit leur composition, sont d'ores et déjà prévues en sept tomes, Des Horizons Rouge Sang va chercher des ressorts scénaristiques dans le très spectaculaire et le jusqu'au-boutisme absolu ! Que Scott Lynch a donc pu inventer de plus grandiose ou de plus abouti dans sa République des Voleurs, le volume suivant ?

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