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Critique de Arakasi


Après le fiasco lamentable de leur dernière arnaque à Tal Verrar, Locke Lamora et Jean Tannen, les deux derniers membres de l'association des Salauds Gentilshommes sont de nouveau en fuite et tous deux sont d'une humeur de chien. Jean est furieux contre Locke car celui-ci s'obstine à agoniser sans rien faire pour sauver sa peau et Locke est très mécontent contre Jean qui l'empêche de crever tranquillement dans son coin. Heureusement pour les deux compères, une alternative s'offre à eux quand les Mages Esclaves de la cité de Karthain leur proposent une mission : truquer les élections de la ville pour faire gagner un parti qui n'a fait qu'accumuler les défaites depuis des décennies.

Cette proposition s'accompagne d'une bonne et d'une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle, c'est que leurs employeurs sont en mesure de délivrer Locke du poison qui le ronge ; la mauvaise, c'est que la défense du parti adverse sera assurée par Sabetha, ancienne membre des Salauds Gentilshommes, ainsi que premier et unique amour de Locke. Pour la première fois de leur vie d'escrocs professionnels, Locke et Jean vont devoir se frotter au monde de la politique, un monde qui – et ils le découvriront bien assez vite – n'a rien à envier à celui de la pègre en matière de chausse-trapes et de coups de pieds dans les roubignoles (métaphoriques ou pas). Surtout quand cette politique est orchestrée par les très inquiétants et très dissimulateurs Mages de Karthain...

Ma lecture des deux premiers tomes du cycle des « Salauds Gentilshommes » commence tellement à dater qu'il m'a fallu un petit moment pour me remettre dans le bain en débutant ce nouvel opus. Les premiers temps de cafouillage passés – Bon sang, c'est qui déjà, lui ? Mais de quoi ils parlent ? Les Mages Esclaves ? Quels Mages Esclaves ? – le reste n'a été qu'une intense et prolongée partie de plaisir ! Bien que moins active et aventureuse que dans les tomes précédents, l'intrigue est toujours menée tambour battant, entraînant avec elle son lot de révélations surprenantes et de retournements de situation. Les anciens personnages ne cessent de s'approfondir et des petits nouveaux tout aussi charismatiques viennent s'ajouter à la cavalcade, notamment la dulcinée de Locke, Sabetha, une emmerdeuse confirmée comme on a rarement l'occasion d'en croiser, mais si charmante avec cela... Il faut également saluer l'épatant talent de dialoguiste de Scott Lynch et, surtout, sa virtuosité dans le domaine de la vulgarité : certaines insultes sont si drôles et si bien trouvées que j'ai dû me retenir de sortir mon petit carnet pour les noter aussitôt. On ne sait jamais quand on pourra avoir besoin d'une bonne vacherie à balancer à son prochain.

« Les Salauds Gentilshommes », ce n'est pas de la grande littérature, on est bien d'accord, mais c'est tout de même un cycle de fantasy particulièrement bien troussé, drôle, imaginatif, trépidant, allègre, avec des petites pointes dramatiques ça et là et des personnages principaux si sympathiques que l'on a l'impression d'abandonner des vieux potes à chaque fois que l'on achève un nouveau volume. Oserais-je le confesser ? J'ai très envie maintenant de me refaire les deux premiers tomes pour rafraîchir mes souvenirs et parfaire mon vocabulaire en matière de jurons. Mais ce ne serait vraiment pas très raisonnable, n'est-ce-pas ?
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