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Critique de LaGeekosophe


Je remercie les éditions du chant du Cygne pour leur envoi ! Je suis toujours ravie de donner de la visibilité à des maisons d'édition indépendantes. Ici, je trouve le travail de la couverture admirable et l'objet livre très beau. La dimension Heisenberg me tentait également car je n'avais pas lu d'histoires avec des univers parallèles depuis un bout de temps. Qu'en ai-je pensé ?

Le roman propose un texte intéressant qui traite avant tout de la violence sous toutes ses formes. La première, la plus évidente, est celle de la déshumanisation et de la destruction systématique de tous les êtres hors de l'idéal du Reich. le personnage principal, qui a pris la place d'un scientifique nazi, est le premier témoin de nombreuses atrocités : il est le propriétaire de Rachel, une jeune femme juive contrainte de le servir, il participe à une chasse à l'homme dans les « champs », où le gibier est en réalité composé d'humains. Jakob, ancien majordome juif du physicien Niels Bohr, est contraint de se faire passer pour le monstre dont il a pris la place, l'implacable physicien Rudy. Lorsque Jakob change de corps, il se retrouve avec les pulsions de l'autre homme. L'horreur de l'un rejoint alors celui de tous les autres.

Cette histoire pour se faire passer pour ce qu'il n'est pas est efficace et donne lieu à des moments de tension. le début du roman est particulièrement efficace pour cela. C'est à travers les yeux de Jakob que nous voyons la construction d'armes de guerre, mais aussi des expériences inhumaines. Car la dimension parallèle découverte par Heisenberg sert de modèle mais aussi de lieu de toutes les folies. Or, l'ancien majordome est plutôt un homme qui badine. Il fait cependant la rencontre d'un nombre de personnages variés, allant des bourreaux les plus sadiques aux êtres les plus purs, dont les habitants originels sont des êtres de lumière pur. Parmi tous les personnages, j'ai trouvé Rachel touchante et bien écrite.

Même si le contexte et le début du roman sont bien trouvés, j'ai trouvé l'ensemble du récit bancal. Dans un premier temps, il y a pas mal de facilités scénaristiques qui font que le roman de crédibilité. Déjà, il semble bien pratique que Jakob ait les habilités intellectuelles de Rudy, ce qui lui permet de bien se fondre dans l'entourage scientifique alors qu'il n'est qu'un majordome. Même s'il fait les frais des pulsions meurtrières et sexuelles de ce dernier, cela semble surtout donner le loisir à l'auteur de décrire quelques scènes de viol ou de BDSM, ce qui donne à l'oeuvre un petit coté série B. Un mélange de sexe et de violence pas toujours bien dosé. Il tombera à plusieurs reprises sur d'autres personnages prêts à l'aider, qui ont étrangement réussi à s'infiltrer sur cette base nazie secrète dans un monde perpendiculaire.

Le roman est finalement un peu long pour ce qu'il a à raconter, car le sous-texte sur la violence et ce que les victimes sont prêtes à faire pour y échapper ne tient pas si longtemps. Nous suivons plutôt un Jakob balloté par les événements, tentant de cacher sa véritable identité, de ne pas provoquer l'ire d'un triangle amoureux maladroit… Mais le tout à travers une série d'événements qui manquent de liant. Car le personnage de Jakob semble être assez indolent au long du roman, ce qui apporte un décalage étrange avec la gravité de certains actes. La première personne, rédigée avec un ton parfois affecté, n'aide pas à rendre le personnage plus sympathique.

Bien que « La dimension Heisenberg » présente une intrigue bien pensée axée sur la violence et les univers parallèles, le récit souffre de quelques incohérences scénaristiques et d'un dosage parfois maladroit de la violence et de la sexualité. de plus, le personnage principal, Jakob, peut sembler indolent et distant par moments, ce qui crée un décalage avec la gravité des événements.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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