Plus nous aurons une idée claire de ce que nous voulons, moins nous aurons peur du chaos du « lendemain », et plus nous nous sentirons encouragés à la résistance constructive.
Il n’y a pas de frontières fixes car elles furent à l’origine des conflits inutiles et des guerres.
Au lieu de deux heures de travail par jour, nous avons travaillé dix heures et davantage aux champs et sur les chantiers des Pharaons et des Césars. Nous sommes morts dans leurs guerres et avons été déportés comme esclaves là où ils avaient besoin de nous.
La diversité des identités culturelles détruit la culture de masse, les modes commercialisées de même que les langues nationales standardisées. Comme il n’y a pas de système scolaire centralisé, chaque BOLO parle sa propre langue ou dialecte. Il s’agit là de langues anciennes, d’argots ou de langues artificielles. Ainsi les langues officielles et leur fonction de contrôle et de domination déclinent et on se trouve en face d’une sorte de chaos babylonien, c’est-à-dire l’ingouvernabilité par la dysinformation.
Avec l’apparition des premières civilisations en Mésopotamie, en Inde, en Chine et en Égypte, l’équilibre entre l’homme et les ressources naturelles a été définitivement ruiné.
Il n’y a pas de système plus démocratique que celui qui garantit l’indépendance matérielle et existentielle de ses membres.
Toute société court le risque de revenir à l’État, au pouvoir et à la politique. La meilleure barrière contre ces tendances est l’auto-suffisance des BOLOs.
L’Âge de pierre a dû être un bon deal si l’on en croit les dernières découvertes anthropologiques. C’est la raison pour laquelle nous nous y sommes complus pendant plusieurs dizaines de milliers d’années, une période longue et heureuse, comparée aux 200 dernières années de notre cauchemar industriel. À un certain moment quelqu’un a dû se mettre à s’amuser avec des graines et des plantes : il a inventé l’agriculture. Cela semblait une bonne idée, car nous n’avions plus à nous promener trop loin pour trouver les fruits à cueillir. Mais la vie a commencé à être plus compliqué et plus pénible. Il fallait rester au même endroit pendant de longs mois et il fallait garder la semence pour la récolte suivante ; il fallait planifier et organiser le travail aux champs. Les terres et les récoltes devaient être protégées contre nos cousins nomades qui cueillaient et chassaient en continuant à penser que tout appartenait à tout le monde.