AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de xalatan


Témoignage bouleversant en faveur de la paix et de la réconciliation, écrit par Kizito Mihigo, alors qu'il était en prison au Rwanda.

Kizito Mihigo est un auteur-compositeur chrétien connu, accusé en 2014 d'être un opposant au pouvoir du FPR dirigé par Kagamé au Rwanda et incarcéré pendant plusieurs années avant d'être relâché. Il a été arrêté de nouveau en 2020 alors qu'il s'apprêtait à quitter le pays. Il est mort en prison, suite à un "suicide", selon la version officielle.

Le père de Kizito est assassiné lors du génocide Rwandais en 1994, Kizito a une douzaine d'année et il s'enfuit avec sa mère et ses soeurs se réfugier au Burundi en échappant plusieurs fois de justesse à la mort. de retour au Rwanda, il poursuit sa scolarité mais il souffre d'un terrible désir de vengeance et tabasse plusieurs fois des élèves Hutu de l'école. C'est la musique et les sports de combat qui vont lui permettre de canaliser la haine et la violence. Petit à petit, à force d'écrire des chants liturgiques et d'assister aux cérémonies religieuses, une Paix profonde l'envahit qui le conduit vers le Pardon.

A partir de ce moment-là, son attitude change complètement. Il se sent appelé à porter un message de paix et de réconciliation à tous, il se montre bienveillant envers tous, au point d'accepter des Hutu dans ses chorales, ce qui va choquer ses camarades Tutsi.

Il devient un jeune homme dont les compositions musicales sont remarquées, il remporte des prix, il est apprécié par Kagamé lui-même. En 2011, il demande de l'aide pour deux Fondations qui lui tiennent à coeur : créer une école de musique et diffuser son message de paix et de réconciliation à travers le pays, jusque dans les prisons. le FPR insiste pour qu'il adhère au parti, mais Kizito ne le souhaite pas.

De plus en plus de choses le dérangent dans les discours du FPR et dans la corruption de gens haut placés. Pour Kizito, la paix est bien plus que la sécurité, et le pardon n'est pas la tolérance. Il se sent utilisé par le pouvoir en place. Des opposants au régime sont assassinés dans les pays voisins. Les personnalités Hutu et les enfants des génocidaires sont appelés à faire pénitence en publique et à demander pardon, alors que Kizito appelle à ne pas faire porter aux enfants la responsabilité des parents.

En 2014, comme chaque année, on lui demande d'écrire une chanson en mémoire du génocide. Son texte, appel à la réconciliation et au pardon, ne plaît pas au gouvernement qui lui demande de la retirer des Médias. Entretemps, il a une conversation WhatsApp avec un opposant Hutu réfugié au Congo. Il est alors arrêté et incarcéré après un semblant de procès. Il vit ses années de prison comme une chance pour être auprès de ceux qui ont besoin de réconfort. Il sera relâché en 2018.

À nouveau arrêté en 2020, Kizito Mihigo meurt dans sa cellule à Kigali 4 jours plus tard, officiellement d'un suicide par pendaison, ce qui est actuellement contesté par ses amis.

Pour la chanson controversée, je cite Wikipédia:
« Je suis rescapé du génocide mais ce n'est pas pour autant que j'ignore la souffrance des autres … la mort n'est jamais bonne, que ce soit du génocide, de la guerre ou des vengeances…5 »
Ce qui est une allusion aux crimes reprochés au FPR Tutsi.

Et dans le 4e couplet, le chanteur critique le programme « Ndi Umunyarwanda (Je suis rwandais) » lancé par le gouvernement en 2013 pour encourager toute la population Hutu à demander pardon pour son rôle dans le génocide : « Soyons humains avant d'être rwandais »


Commenter  J’apprécie          10



Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}