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Critique de whiskeypeack


Actual rating: 3.5/5

"— Que fais-tu? me demanda-t-il.
— J'attends la mort.
L'inconnu hocha la tête comme si tout cela était logique.
— Est-ce que ça te dérange de remettre ça a plus tard?" — Hirendia: La Légende d'Erakiem, MJK.

Vous ne le savez peut-être pas, mais ce roman, je l'ai attendu pendant longtemps. Et avec grande impatience! Alors c'est avec un immense bonheur que j'écris cette review, après avoir passé la semaine à la lire avec des filles ultra sympas!

Venons en aux faits! Hirendia : la Légende d'Erakiem est le premier tome d'une série qui suit les aventures d'Isiara, une jeune femme de vingt-quatre ans, geek et avec un fort penchant pour la sucrerie. le jour où une armée de soldats débarque avec leurs épées, Isiara découvre par son père qu'elle ne vient pas de ce monde et qu'une autre vie l'attend dans celui où elle est née: Hirendia. Accompagnée de Varyn et de son père, Isiara se lance dans une aventure hors du commun où elle apprend à découvrir qui elle est, sa vraie famille, l'amitié, et ce dont elle est réellement capable.

Déjà en lisant le résumé du livre, j'étais partagée. Je dois admettre que j'avais peur de tomber dans une histoire avec une trame basique, vue et revue, et, d'un autre côté, j'étais curieuse de voir comment l'auteure était sortie des sentiers battus—j'étais persuadée qu'elle avait innové. Eh bien il faut reconnaitre que, malgré un début assez banal, Hirendia a su se démarquer des autres histoires plus connues avec les mêmes thèmes. MJK a réussi avec brio à créer un monde de toutes pièces, de A à Z, en passant par le nom du plus petit lac aux coutumes et animaux. Peu de livres de fantasy le font, la plupart se concentrent sur quelques coutumes mais gardent des éléments du monde que nous connaissons, à commencer par les animaux. Ici, pas du tout. MJK casse complètement les codes et nos repères en nous faisant découvrir des créatures sorties tout droit de son imagination. C'est un point que je devais souligner car j'avoue avoir été assez impressionnée par la construction de ce monde, qui était riche et complet.

Sur un même plan, je dirais que les personnages, aussi, ont eu le droit à un bon développement. Il est clair que l'on observe une évolution dans celui d'Isiara, puisqu'elle apprend qu'elle a des pouvoirs, comment les contrôler, et dans quel but les utiliser. Au départ, j'admets cependant que je n'étais pas très fan d'elle. On la rencontre de manière assez explosive, où son humour a tendance à prendre une place très importante, trop importante, ce qui avait tendance à mettre dans l'ombre ses autres émotions. de mon point de vue, ça a rendu difficile mon attachement à elle. Il arrivait même qu'elle m'énerve, à être dans le déni alors qu'elle venait de voir Jean-Yves se faire trancher la tête et son père paniqué qui comprenait ce qui leur arrivait. Mais j'ai continué, et j'ai appris à la connaitre un peu plus. Je l'ai apprécié davantage dans la deuxième moitié du roman, car je trouvai qu'elle gagnait en maturité et en assurance. Je me suis souvent demandé si le personnage n'aurait pas gagné davantage en crédibilité si elle avait été un peu plus jeune (autour de dix-huit ans, par exemple), mais le choix de l'auteure reste tout à fait valable et respectable.

Concernant les personnages secondaires, je crois que ce n'est un secret pour personne si je dis que Varyn a été mon personnage préféré. C'est celui auquel je me suis le plus attachée et identifiée, déjà pour le lien fort qu'il entretient avec sa soeur, mais aussi pour sa loyauté et son honnêteté avec les autres. Je crois que je trouvais aussi en Varyn l'équilibre émotionnel qu'il m'a manqué dans d'autres personnages, notamment Isiara et Réhann, dont je parlerai après. Varyn a été construit tout en nuances: on comprend qu'il n'est ni gentil, ni méchant; qu'il a ses faiblesses comme ses forces, ainsi que des buts qu'il s'est promis d'atteindre, peu importe les moyens à prendre. Mais il y avait une douceur dans ce personnage qui se voulait réconfortante, et que MJK a bien su transmettre vers la fin du roman avec Isiara. Une autre chose que j'ai beaucoup appréciée à propos de Varyn: si j'ai bien compris, il est amené à être le 'love interest' d'Isiara et, pour une fois, saluons que ce n'est pas un bad boy ténébreux (du moins pas encore)!

Passons maintenant à Réhann... Quoi dire sur ce personnage? J'ai eu un peu plus de mal, sûrement parce que je n'ai pas réussi à le cerner. Déjà au début, on est prévenu qu'il sera un peu particulier, et c'est vrai qu'il l'a été. Je crois que ce qui était difficile, c'était de le suivre. Ses changements d'humeurs, ses vas et viens entre son statut d'Indiir et celui de 'dioscure', et les ordres faussement féministes qu'il donne à Isiara m'ont fait grincer des dents plus d'une fois. MJK réussit toutefois à nous le faire aimer, surtout dans la deuxième moitié du roman où il se veut plus présent que d'autres personnages. Je suis encore perplexe à son sujet et plusieurs fois j'ai douté de son honnêteté envers les autres, mais j'attends de lire le tome 2 pour me faire un avis plus défini dessus.

Maintenant, en ce qui concerne le contenu du roman, j'ai trouvé qu'il y avait des points forts et d'autres plus faibles. Outre le 'world-building' d'Hirendia que j'ai trouvé très bien fait, je dirais que les légendes et problèmes sur lesquels est basée la vie d'Isiara étaient aussi bien trouvés. le principe des 'dioscures', ainsi que l'équilibre du pouvoir entre la quintessence et l'omniscience étaient vraiment excellents, et j'ai adoré le fait que MJK aille jusqu'à construire un système politique avec le gouvernement et ses Gardiens pour ajouter des obstacles à nos protagonistes.

En somme, La Légende d'Erakiem est un tome introductif. Pour ceux qui aiment que les choses se développent vites et que l'on entre dans l'action dès les premiers chapitres, il pourrait y avoir des déçus. J'admets avoir eu quelques moments de creux durant ma lecture. Je ne dirais ni que l'histoire allait trop vite, ni qu'elle allait trop lentement, mais le petit groupe de lecture avec lequel j'ai organisé cette lecture et moi-même étions d'accord sur le fait qu'on ne savait parfois pas vraiment où l'histoire se dirigeait. Je peux envisager le fait que certains lecteurs décrochent en ne voyant pas l'action arriver rapidement. Si ce premier tome devait être résumé, on pourrait simplement dire qu'Isiara découvre qui elle est, ses pouvoirs et qu'elle apprend à les maitriser. Ce n'est que vers le fin qu'on se fait une idée de qui sera le méchant et où va VRAIMENT commencer l'histoire épique d'Isiara.

D'un point de vue stylistique, la plume de MJK était agréable à lire, malgré quelques maladresses et mini-coquilles trouvées à deux ou trois reprises dans le livre. J'ai trouvé que les dialogues étaient parfois maladroits et manquaient beaucoup de naturel dans la première moitié du roman, avec un style trop parfait pour être dit à voix haute. Mais l'auteure a su corriger ce problème au fils des chapitres; son style se transforme du début à la fin, et la seconde partie m'a semblé mieux maitrisée que la première. Pour un premier roman, j'ai trouvé ça vraiment bien. Comme dirait mon amie Claire, les premiers tomes de séries dans ce genre ont tendance à ne pas être parfaits, alors j'ai beaucoup d'espoir pour ceux qui arriveront dans le futur, et je me ferais un plaisir de poursuivre l'aventure pour constater de l'évolution d'MJK.

Je pourrais sans aucun problème recommander Hirendia aux fans de la Cité des ténèbres (City of Bones) par Cassandra Clare et d'Un Palais d'épines et de roses (A Court of thorns and Roses) de Sarah J. Maas. L'atmosphère qui se dégageait d'Hirendia me rappelait ces deux séries. Donc si Hirendia vous tente, n'hésitez pas à lui donner une chance et à pousser votre lecture jusqu'au bout pour l'apprécier totalement!
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