AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Fuyating


Cette lecture a un goût particulier dans notre situation actuelle puisque l'auteure nous parle d'une fièvre originaire de Shenzhen et se propageant dans le monde entier.

Nous alternons dans ce roman entre deux espace-temps : le premier nous présente le tout début de l'épidémie, quand celle-ci commence à se propager peu à peu à New York, et le deuxième nous entraîne à la suite de Candace et du groupe de survivants qu'elle a rejoint.

Nous suivons cette jeune femme désabusée, prise dans sa routine, attendant avec impatience le vendredi soir, et effectuant un travail ne la passionnant pas. Elle aime faire des soirées entre amis, s'acheter des produits de marque (sacs, chaussures etc), a des difficultés à boucler ses fins de mois et semble être le stéréotype même des jeunes New-yorkais. Elle répète les mêmes gestes chaque jour, les mêmes allers et venues, comme un automate. Jusqu'à ce que la fièvre de Shen s'abat soudainement sur le monde. Cette fièvre a la particularité de transformer les gens en « zombies » (attention, vous n'êtes absolument pas dans « The walking dead » ici), leur faisant répéter inlassablement les mêmes gestes, jusqu'à l'épuisement.

Les réflexions que nous pouvons mener suite à cette lecture ne sont pas dénuées d'intérêt. A travers cette épidémie, l'auteure ne voudrait-elle pas nous faire remarquer que nous sommes tous des robots pris dans notre routine ? Ne serait-ce pas une critique de notre société actuelle centrée sur l'apparence et le paraître ? L'auteure nous cite en effet très régulièrement diverses marques, que ce soit des marques vestimentaires ou alimentaires, ce qui m'a d'ailleurs beaucoup marquée, nous montrant ainsi que cela est devenu quelque chose de récurent dans notre quotidien.

Nous sentons également poindre d'autres reproches, notamment concernant la production à tout prix, peu importe ce que cela peut coûter au niveau de la santé des ouvriers à l'autre bout du monde. Ling Ma a donc ici mis en relief des vies fades et solitaires, prises dans un train-train dont il est difficile de s'échapper dans une grande ville qui nous happe et ne nous fait pas de cadeau.

Finalement, ne serions-nous pas tous des zombies ?
Commenter  J’apprécie          110



Ont apprécié cette critique (10)voir plus




{* *}