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Critique de Ceres03


Je suis tellement déçue de cette lecture.
Déçue d'abord du roman en tant que tel, mais surtout, déçue d'être déçue.

J'ai vraiment attaqué ACOTAR (oui oui, je l'appelais déjà par son petit surnom tellement j'étais persuadée d'en faire ma nouvelle série YA favorite) avec beaucoup d'envie et de curiosité.
Envie car cela faisait quelques années que je repoussais ma lecture, et que plus le temps passais, plus j'en entendais parler, notamment sur Youtube, et plus je me disais que je ratais vraiment quelque chose.
Curiosité, car même si j'aime beaucoup le style pour Young Adult, j'étais intriguée de cet univers fantastique, qui nous parle de "Fae" et de pouvoirs magiques.
Ce dont j'étais sûre en tout cas, c'est qu'on allait avoir le droit à une romance comme je les aime, avec des secrets, des rebondissements, de la passion, des sacrifices.

Je ne pouvais pas plus me tromper.
Quelle déception, mais quelle déception.
Un point global qui m'a terriblement agacé, et que je déteste particulièrement dans un roman, ce sont les facilités que prennent un auteur pour faire avancer son histoire.
Ça témoigne pour moi d'un manque total de construction de l'histoire, d'une pauvreté narrative immense, et en plus d'un manque de respect pour ses lecteurs.
C'est un peu comme si, dans un roman qui parle d'une personne timide, ladite personne se mettait subitement et sans raison particulière, à danser au beau milieu d'une foule (et sans l'excuse de l'alcool). Et qu'on était censé accepter ça juste parce que l'auteur nous affirme que : "voilà, le personnage se sentait prêt à le faire, c'est comme ça et puis c'est tout". Et que cette scène permettrait comme par hasard à un élément clé du livre de se dérouler. Ces procédés narratifs me font directement décrocher d'un livre, tant et si bien que j'en viens à n'accorder aucun crédit au déroulement d'une intrigue.

Pour rentrer un peu plus concrètement dans le vif du sujet.

Feyre est une jeune fille qui doit prendre soin de sa famille après leur ruine. Son père n'en fout pas une, ses 2 grandes soeurs non plus. Oui oui, ses GRANDES soeurs. Parce que sur son lit de mort, sa mère n'a rien trouvé de mieux que sa fille benjamine de 8 ans pour lui faire promettre de veiller sur toute la famille. Rien que ça déjà, expliquez-moi. Et pas seulement en 1 pauvre phrase de l'héroïne qui nous dit "sûrement que ma daronne avait compris que mon père et mes soeurs n'avaient pas les épaules pour ça".
Non, juste non. Ca ne fonctionne pas. A part victimiser cette pauvre Feyre, pour essayer de nous la rendre sympathique (et il y a du boulot en même temps, j'y viens ...)

Donc un jour elle chasse en forêt, et elle tue un loup, qui s'avère en fait être un immortel, ce peuple craint et exilé au Nord du territoire.
Cette jeune femme décrite en pleine scène de chasse m'a rapidement donné des vibes de Katniss dans Hunger Games. Ah malheur, je ne pouvais pas plus me tromper. Même si l'univers d'ACOTAR et d'Hunger Games sont diamétralement opposés, je n'ai quand même pas pu m'empêcher par la suite de comparer ces 2 héroïnes, Feyre et Katniss. Et la comparaison n'était vraiment pas flatteuse pour Feyre.

Car parlons de cette héroïne, Feyre.
À la suite du meurtre de l'immortel, un autre immortel vient la chercher car selon leur Traité, elle doit soit mourir, soit être emmenée dans le domaine de l'immortel "chef" comme "prisonnière". Feyre est donc conviée à quitter sa famille (de bons à rien ingrats) pour rejoindre le pays des immortels.
Mais, au lieu d'être enfermée dans un cachot, ou à minima d'être mise à part, Mme est traitée comme une princesse.
Vous penseriez que Feyre serait soulagée ? Qu'elle essaierait de se faire discrète ? (parce que moi perso, si j'avais tué le meilleur pote de mon hôte, et que celui-ci décidait finalement qu'il n'allait rien me faire, je me ferais très très petite ...)
NON. Feyre elle a du caractère. Alors il faut qu'elle GUEULE.

C'est simple, j'ai passé l'entièreté du livre à avoir envie de la frapper. Je ne comprends pas les critiques qui parlent d'elle comme une héroïne badass, qui ne se laisse pas faire.
C'est une héroïne stupide, qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez et ne réfléchis pas une seconde à ses paroles et ses actions.
Et la seule justification c'est qu'elle est en colère, ou qu'elle s'en fiche !

Quelques exemples parmi tant d'autres :
"J'estimais avoir fait assez d'efforts pour ces immortels, et pour lui en particulier. [...] Je savais que je m'aventurais sur un terrain dangereux mais je m'en moquais. Je n'étais pas tenue de me prosterner à ses pieds parce qu'il m'avait offert l'asile."
=> D'où tu as fait assez d'effort ? D'où le mec te demande de te prosterner ? Et la phrase "parce qu'il m'avait offert l'asile" : NON, il t'a empêché de te faire tuer, après que tu ais toi-même assassiné un des leurs, et sans remord en plus.

"Grand Seigneur de Prythian ou non, je ne me prosternerais pas devant lui ... pas après ce que j'avais dû affronter ce jour-là."
=> Voilà ce que décrète Feyre alors qu'elle ... rentre juste dans la salle à manger pour dîner en compagnie de ses hôtes. Soit dit en passant, ce qu'elle a dû affronter ce jour-là, elle s'est mise dans le caca toute seule, et elle s'est faite sauver par le héros à nouveau.

Je ne suis pas pour la glamourisation du syndrome de Stockholm, mais sans demander à l'autrice d'aller jusque-là, est-ce qu'au minimum elle aurait pu donner 3 neurones et un instinct de survie à son héroïne ?

Finalement, la majorité des rebondissements survient car Feyre est trop en colère (ou bête) pour réfléchir et fatalement, cela a des conséquences. Cette absence totale de cohérence m'a donné envie de jeter le livre (enfin ma liseuse) par la fenêtre toutes les 10 minutes.

On dit à Feyre de rester dans le château car une fête très importante entre immortels va avoir lui, et que les humains ne sont en gros pas autorisés. On lui répète plusieurs fois, avec beaucoup de bienveillance. NON, madame décide d'y aller. Et la seule explication donnée est en gros "c'est plus fort que moi". Voilà. Pas mieux qu'une enfant de 5 ans.
Bien sûr il lui arrive des bricoles. Elle se fait encore sauver. Vous pensez qu'elle va retourner au château bien tranquillement. NON (x2). Elle continue à déambuler dans une fête à laquelle personne ne l'a invité (pas bravo Feyre). Finalement, un immortel qui lui veut du bien la ramène au château et lui demande de se barricader pour éviter les ennuis, et surtout de faire la morte même si quelqu'un tente de rentrer. Vous pensez qu'elle reste dans sa chambre ? NON (x3). Madame a faim à 2h du mat', et va se faire un petit frichti OKLM.
J'étais déjà en train de me facepalm la 1ère fois, mais là c'était trop.
Et tout ça pourquoi ? Pour provoquer une pseudo scène torride entre le héros et elle (bah oui du coup, elle est dans les couloirs, plus dans sa chambre) qui n'est finalement qu'une scène banalisée d'attouchements très malsaine. Merci Sarah J Maas.

A côté de ça, l'intrigue et la romance sont tellement pauvres que j'avais juste hâte de finir ce livre, et de ne plus jamais en entendre parler.

L'auteur essaye de distiller un certain mystère, mais toute la 1ère moitié du livre, rien n'a de sens. A un moment donné, je me suis même dit "ah bon, il y avait un mystère à découvrir ? " tellement c'est mal amené.
Et puis finalement, quand on nous dévoile un peu l'intrigue, et bien ce n'est ni intéressant, ni bien exécuté.
Je m'en fichais royalement de savoir si finalement machin allait survivre ou non, si bidule allait trouver la solution à telle énigme ou pas.
J'avais juste envie que ça se finisse.

C'est donc bien déçue que je termine ce 1er tome, et dernier dans mon cas, d'ACOTAR.
Je me félicite juste de ne pas avoir craqué sur la version papier et de m'être orientée par facilité sur l'ebook.

Ma critique est déjà longue, et pourtant elle aurait pu l'être encore plus, mais si vous aimez les héroïnes fortes, complexes et bien écrites, je vous déconseille fortement ce livre.
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