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Critique de Claude75


Vraiment, un super bouquin, si ce n'est l'un des meilleurs sur le sujet (tout est résumé dans le titre du livre). Je mets cinq étoiles, car McMullen est une pointure dans ce domaine. J'adore quand c'est sourcé et expliqué de manière pédagogique, et je suis ici comblé. Peut-être parfois un peu décousu dans la formulation et les références, mais c'est ce qui fait son charme. Donc, concrètement, on a ici l'historique presque complet de la persécution du paganisme par les chrétiens (eh oui, les victimes d'hier devinrent vite bourreaux). L'auteur a une orientation humaniste et moderne, ça nous change des historiens chrétiens qui imposent toujours le même point de vue. C'est absolument fascinant de voir que les chrétiens, après avoir mis en miettes le paganisme, se sont emparés de quasiment tous les symboles du polythéisme pour façonner leur religion sans cesse changeante, en tout cas beaucoup moins figée dans le dogme qu'on a bien voulu le dire ou l'écrire. Ce n'est pas très logique comme attitude, mais l'auteur explique clairement que les chrétiens n'avaient pas le choix malgré leurs scrupules et leurs réticences : tuer tous les païens déclarés pour faire place nette était certes efficace d'un point de vue idéologique, mais pour imprégner les masses de leur religion, la seule terreur ne pouvait suffire. Il fallait donc donner aux peuples un substitut au paganisme, pour leur faire oublier ce qu'ils avaient perdu. de là découle, avec force statues et babioles, le culte des saints, des martyrs chrétiens, de la vierge marie, etc., qui n'existaient pas aux premiers temps du christianisme. Certes, l'opportunisme n'est pas le propre des chrétiens, mais je trouve que l'auteur arrive de manière convaincante à prouver comment, par un désir effréné d'assimilation, l'église catholique a accepté des formes de culte qui auraient fait se retourner dans leur tombe saint Paul et Tertullien par exemple. L'autre point fort du livre, c'est que, malgré toutes les belles phrases évangéliques sur l'amour du prochain, les chrétiens ont tué et exterminé tous les païens qui refusaient de se convertir, sous le règne des empereurs byzantins Maurice et Tibère II, qui n'ont rien à envier à Néron. Cette facette de l'histoire se devait donc d'être mise en lumière, chose faite avec ce livre devenu classique.
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