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Critique de Littecritiques


L'auteure, pour son premier roman, signe une autofiction poignante. Un jeune couple, parents d'une petite fille prénommée Rose, doivent faire face à sa maladie.

Dès le premier chapitre, nous sommes directement plongés dans l'univers du service d'immunologie pédiatrique, lieu que tout le monde respecte mais que tous redoutent et fuient avec effroi. La narratrice, au début du roman, se trouve être le médecin responsable dudit service. Elle tente de soigner Rose. On ressent directement ses émotions, elles nous traversent tout le corps : ses hésitations, ses doutes, son envie dévorante de sauver tous ses petits patients. Et, pourtant, sans tenter de nous cacher ses angoisses et ses craintes, elle nous renvoie rapidement à sa qualité première : celle d'être humain.

Très vite, dès les premières pages du récit, nous apprenons avec douleur que Rose est décédée. le souffle se coupe. le coeur bat à mille allures. Des sueurs froides nous traversent. Ainsi, le poids du roman s'écroule déjà sous nos épaules. On sent déjà que ce récit, à la première de couverture frivole et au titre presque enfantin, renferme une douleur indicible et inexprimable.

Les différentes scènes sont détaillées avec soin. Elles semblent réelles : nous sommes sur le canapé avec ce couple à tenter d'assimiler cette funeste nouvelle, derrière l'épaule du médecin qui vacille de douleurs de ne pas avoir pu la sauver, dans la chambre de Rose, dans le coeur de ces infirmières dévouées…

Puis, au fur et à mesure des chapitres, les narrateurs se succèdent. Les portraits des différents acteurs de ce drame, tous aussi bien dressés, s'enchaînent. Les voix s'entremêlent : la mère, l'infirmière, la mère d'un autre patient, l'aumônier, le thanatopracteur, etc. Cette polyphonie leur laisse à tous, chacun à leur tour, un espace considérable pour évoluer, exposer leurs sentiments et nous les partager. Elle permet également d'établir en parallèle les différents points de vue des protagonistes sur une même situation, de révéler leurs non-dits et leurs questionnements intimes.

Ce livre est d'abord un hommage fort au personnel soignant qui donne leurs coeurs et leurs temps à leurs patients et leurs proches. Face à la douleur insurmontable de l'entourage, ils cachent leurs peines et problèmes, travaillent dans l'ombre et tentent au mieux de répandre la joie. Ce message ne saurait être accueilli autrement que dans l'approbation, surtout actuellement, où leur désespoir et fatigue sont tant médiatisés.

C'est ensuite, peut-être, ou du moins ce que j'ai voulu voir, un auto-questionnement sur la place de la religion dans une douleur aussi injuste que celle de la perte d'un enfant. A la lecture de ce roman, il semble impossible de se questionner soi-même et de le questionner.

C'est enfin, et surtout, un roman très poignant, très bien écrit qui relate avec une sincérité incroyable, ce sujet. Il est vecteur d'un message fort d'espoir et de lumière, qui donne envie de prendre du recul sur les futilités de la vie, de dire bonjour plus souvent à son voisin quelque peu ennuyant et d'emmagasiner toute sa force et son courage pour l'envoyer aux parents de toutes les Rose.
Lien : https://littecritiques.wordp..
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