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Critique de frandj


A l'époque où Machiavel a écrit "Le Prince", l'Italie était morcelée entre des principautés en conflit les unes avec les autres et envahie par des armées étrangères (notamment celle du roi de France). Personnage important au sein de la brève République de Florence, il tomba en disgrâce quand les Médicis reprirent le pouvoir. Pourtant, c'est à Laurent le Magnifique qu'il a dédicacé "Le Prince" (1513).

Dans ce livre relativement bref, Machiavel analyse avec lucidité les principes auxquels un chef devrait nécessairement se référer pour sauvegarder sa vie en même temps que son pouvoir. Sa grande idée - jusqu'ici peu ou pas du tout théorisée - est de disjoindre complètement la morale et la politique. Pour lui, le rapport de forces politique et militaire est inévitable et la force n'est porteuse d'aucune valeur morale. L'auteur en arrive à écrire: « [Si le prince] réussit, tous les moyens qu'il aura pris seront jugés honorables et loués par tout le monde », ou « Il est plus sûr d'être craint que d'être aimé ». Ce genre de phrases donne au "machiavélisme" une image condamnable, qui s'est définitivement gravée dans l'esprit de chacun. En fait, Machiavel exprime d'une manière réaliste ce que certains "princes" font couramment sans états d'âme. Comme l'a écrit Francis Bacon: « [Machiavel] n'apprend rien aux tyrans, ils ne savent que trop bien ce qu'ils ont à faire, mais il instruit les peuples de ce qu'ils ont à redouter ».
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