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Critique de CDemassieux


Texte fondateur de la pensée politique moderne, le Prince est d'abord le livre d'une époque tumultueuse, qui a vu à Florence – ville de son auteur – se succéder divers régimes, dont la très controversée république théocratique de Savonarole, de 1494 à 1498.
Aussi, devant l'urgence des événements celle des décisions politiques devient une nécessité. Machiavel propose donc un principe de réalité, pas un idéal utopique et inapplicable.
Il oppose la vertu à la fortune, c'est-à-dire, en résumant à l'extrême, l'action plutôt que le hasard des événements. Mais cette vertu est essentiellement politique, s'écartant de sa définition morale. Il faut s'adapter aux circonstances et non les subir.
Pour exemple, ceci a une résonnance particulière s'il on regarde l'inaction des puissances occidentale dans l'entre-deux-guerres face à la montée du péril nazi. Dans ce cas précis, on a préféré s'abandonner à la fortune plutôt qu'à la vertu.
Machiavel préconise que l'autorité politique se donne tous les moyens pour obtenir la fin souhaitée. D'où, peut-être, ce malentendu « machiavélique ». Vocable oh combien hypocrite, car il y a du Machiavel dans tout homme de pouvoir confronté à son exercice !
Lire Machiavel c'est donc lire la politique sous un jour plus franc, sans les circonvolutions habituelles, plus connues sous le terme de « politiquement correct ».
Il y a bien sûr le contexte dans lequel écrit Machiavel : en exil – après avoir mené des missions diplomatiques pour la République de Florence qui lui feront côtoyer notamment le roi de France Louis XII ou César Borgia, régulièrement cité dans le Prince –, banni par la puissante famille des Médicis, revenue au pouvoir à Florence, et auprès de laquelle il cherche un retour en grâce. D'où la dédicace. Mais il y a surtout le rêve d'une Italie unifiée, capable de résister aux invasions qu'elle subit depuis la chute de l'Empire romain. Rêve qui ne se concrétisera qu'au XIXe siècle…
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