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Critique de DonaSwann


Il s'agit d'une pièce de théâtre en 21 scènes.

Dans la première scène, qui n'est pas une scène d'exposition, on rompt déjà avec les conventions théâtrales, puisqu'elle va consister à illustrer une scène qui ne sera que racontée dans la dernière. Cependant, la situation initiale nous est rapportée dès la deuxième scène dans deux monologues juxtaposés : l'homme âgé, Pierre, est le grand-père de l'adolescent, Gus. le premier n'attend plus rien de la vie que de mourir et de retrouver sa défunte épouse, on lui a confié son petit-fils qui s'était replié sur lui-même, sur la fumette et sur ses jeux vidéos au point d'en arriver à une altercation avec son père, mais il n'attend rien de ce petit-là non plus, dont la présentation lui a suffi à se faire une idée déplorable, il vit déjà des pertes de mémoires et de psycho-motricité inquiétants.

La mise en place d'un quotidien est catastrophique : Pierre est directif, intraitable sur les horaires, les activités (on comprendra que faire faucher le domaine à Gus est moins une brimade que la nécessité de remettre en état la maison négligée "avant de partir"), c'est même trop (et pour que je le dise, c'est que c'est sûrement vrai). Après avoir renoncé à fuir, Gus fait une trêve d'hostilité avec Pierre autour d'un gratin de poisson.

La suite, vous l'aviez vue venir : la nécessité d'un modus vivendi acceptable oblige les deux électrons libres à communiquer un peu. Ils vont se révéler l'un à l'autre, et Gus va se révéler à lui-même.

Cette pièce a été choisie par mes collègues de lettres comme une série à lire pour des adolescents et je valide a posteriori leur choix. Les formes contemporaines de l'oeuvre, l'absence de ponctuation, oblige à mettre du sens tout autant qu'à chercher le sens que l'auteur met en oeuvre.

J'étais à la fois un peu agacée par les oppositions caricaturales du début du roman, tout autant que par les personnages qui me paraissaient eux-même caricaturaux, mais le naturel des phrases et, finalement, des situations, a gommé l'impression rapide de double clin d'oeil démagogique que j'avais cru voir.

C'est une pièce intéressante, porteuse, "facile" malgré le thème terrifiant des crimes de la guerre d'Algérie, qui devrait enchanter tous les lecteurs dès l'adolescence.

Je ne connaissais Ahmed Madani qu'à partir d'une pièce, Au Non du père, que j'ai eu le privilège de le voir jouer son propre rôle aux côtés d'Anissa. Je n'ai pas fait de billet de blog, car j'avais été tellement malade ce soir-là que je n'ai pas pu la suivre assez pour avoir le culot d'en parler, mais elle était novatrice et enthousiasmante : j'espère pouvoir lire ou voir d'autres pièces de cet auteur.

Cf. suite de mon billet sur mon blog.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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