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Critique de Fantasio


L'envers de Brooklyn en pleine guerre des gangs .
Qu'est-ce qui réunit deux jeunes frères d'origine israélienne amateurs de hip hop, de metal et de films gore, la fondatrice d'un gang de filles et un prodige du vol de voitures ? Ils sont tous les quatre jeunes, blancs, juifs et déclassés, perdus dans l'enfer de Brooklyn des années 1990, coincés dans la guerre des gangs.
Pour s'en sortir, tous les moyens sont bons – trafic de crack, vol à la tire, bastonnades. Leur énergie commune définira un courant du hip hop et de la culture urbaine : celui des goons. Les destins croisés de Ill Bill et Necro, J.J. et Ethan Horowitz sont des illustrations de ce mouvement. Dans Jewish Gangsta, Karim Madani nous rapporte des histoires vraies, méconnues, violentes, hypnotiques et teintées d'un humour très noir.

Le mélange réalité-fiction peut parfois se révéler passionnant mais c'est un exercice difficile. Ce bouquin à la très belle couverture en est l'exemple parfait
Certes, quelques scènes de la guerre des gangs dans un Brooklyn de cauchemar, sont très imagées. Certes, on peut s'attacher aux personnages malgré que leurs caractères ne soient pas vraiment approfondis et leurs aventures sont décrites d'une façon très percutantes.
Mais là où le bât blesse, c'est tout simplement l'écriture.
Il y a trop de longs monologues aux dépends des dialogues qui sonnent souvent faux mais surtout les termes argotiques (ou non) pullulent au point de rendre illisible certaines pages. le lecteur subit aussi une pléthore de marques de bagnoles, de fringues ainsi que des titres et interprètes de musiques qui casse le rythme et fatigue le lecteur.
En fait la moitié du bouquin est un catalogue de marques diverses : grands magasins, bouffe, vins, bières, etc. Sans parler des noms de quartiers et même ceux des tours et barres d'immeubles ainsi que ceux des centaines de gangs qui les hantent... on s'ennuie ferme devant une telle vitrine.
« Necro a lâché l'école mais pas son lifestyle de gosse du ghetto. Il continue de toper des sneakers Puma Clyde de couleur azur sur Church avenue et des cassettes chez les disquaires tower records. C'était la grande époque du boosting. »
« Ils passent des après-midi entiers sur le rooftop à écouter du son et fumer des blunts en ayant une vue imprenable sur le banc et le groupe de clockers qui s'y active... »
L'écrivain a manifestement voulu faire couleur locale. Mais trop, c'est trop ! Et c'est dommage car les anecdotes concernant les protagonistes sont plutôt bien décrites. Ce mélange d'une écriture très littéraire et de l'argot qui parsème les pages ne prend pas et j'ai été très content de tourner la dernière page.
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