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Ce qui frappe d'abord, c'est le magnifique travail d'édition de Marchialy. Que ce soit la couverture ou les intérieurs, la maquette soignée et bien pensée, l'objet dans son entièreté transpire l'esthétisme sobre mais qui fait mouche. le ton est tout de suite donné et met dans l'ambiance.
Il n'y a pas à dire, c'est engageant, ça donne envie de se plonger dedans et de l'aimer, ce livre.
Et si le même soin est apporté à tous ceux de cette jeune maison d'édition qui fête ses un an (et après un rapide passage sur leur site, j'ai bien l'impression que ce soit le cas), ça donne envie d'explorer ses titres.
En tout cas, pour Jewish Gangsta dont il est ici question, on a un objet abouti tant sur la forme que sur le fond.

On y suit quatre parcours de vie (ou trois, tant ceux des frères Ill Bill et Necro sont liés, bien que chacun finisse par suivre son propre chemin), des histoires vraies hallucinantes où chacun tente de survivre à sa façon dans un Brooklyn en pleine guerre des gangs, rongé par la drogue, et qui voit émerger le mouvement goon à cette époque. Des vies, donc, de celles dont on fait de bons films. Ou de bons livres, visiblement.
Les chapitres se font courts, percutants, on passe de l'un à l'autre au gré des événements. Et on s'aperçoit vite que l'on ne veut pas quitter ces personnes, toutes les quatre extrêmement intéressantes et passionnantes, aux parcours plus ou moins heureux selon les protagonistes, mais marqués et marquants de la fin des années 80 et le début des 90's.

Une autre force de ce livre, c'est le style de l'auteur. On est tout de suite plongé dedans, c'est très cinématographique, les mots coulent comme un bon flow, l'immersion se fait totale.
Karim Madani a souvent le bon mot, la bonne phrase qui fait mouche, percutante, presque poétique. Une poésie du bitume.

On sent que les rencontres qui ont amené l'auteur à écrire ce livre l'ont marqué, qu'il est passionné par le sujet, et on a au final une belle description de la scène hip-hop et des bas-fonds de Brooklyn dans les années 90, une belle retranscription de ce quartier très vivant et très dur, mais surtout des parcours de vie forts et passionnants plongé dans un environnement qui ne leur veut rarement du bien.

A la fin, on a envie de se plonger dans tous les titres de la playlist de fin et dans les morceaux cités au cours de l'oeuvre pour prolonger l'instant.

Mon premier coup de coeur de l'année.
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Jewish Gangsta est un court livre relatant la vie des goons à New York au début des années 90 et plus particulièrement dans le boroughs de Brooklyn. Ce sont des groupes de jeunes juifs pauvres et blancs qui vont définir un courant du hip hop, celui donc des goons. Ici l'auteur s'attache à quatre personnages en particulier que nous apprenons à connaitre de chapitre en chapitre sur fond de guerre des gangs, séjours pénitentiaires à Rikers, deal de crack et un peu de musique.

Justement au sujet de la musique, je m'attendais à quelque chose de plus abouti dans la narration des faits car je n'ai pas très bien compris comment ils en sont arrivés à créer un nouveau style musical si ce n'est à priori le mélange du rap et du métal dont raffolent les deux frangins Bill et Necro et qu'ils seraient les précurseurs de rappeurs tels qu'Eminem.

Je me suis plutôt ennuyée à la lecture de ce livre qui aurait gagné à être plus étoffé et détaillé car tout m'a semblé vague et confus ici.
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Quand on parle gangs américains et rap US, immédiatement le frenchie pense aux communautés noires et latinos.
Dans Jewish Gangsta, Karim Madani, écrivain et journaliste nous fait découvrir le mouvement goon .

Un mouvement de voyous juifs, né à New York à la fin des années 80 et qui s'est petit à petit propagé aux blancs déclassés, les « white trash ».
Un mouvement où se mêlent trafic de stups, violence, et musique.

Ill Bill, Necro, J.J. et Ethan Horowitz : deux rappeurs, la fondatrice d'un gang féminin et un as du vol de voiture.
4 parcours que nous raconte Karim Madani sans complaisance et sans jugement ; des tranches de vies dans l'enfer des ghettos new-yorkais.

Passionnant…On se retrouve immergé dans la culture urbaine, dans le bruit et la fureur, au milieu des barres d'immeubles, au coeur des guerres de bandes et de la drogue. Une atmosphère de champ de bataille avec du rap pour BO.

Un docu-fiction qui permet de découvrir un New York différent et de réviser les bases de la culture hip-hop.
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En 1999, Karim Madani, journaliste spécialisé dans les cultures urbaines, est à New-York et découvre le maxi d'un groupe de hip-hop appelé Non-Phixion. Il ira à la rencontre de Ill Bill, juif blanc de Brooklyn et leader du groupe. Celui-ci lui racontera son adolescence avec son frère Necro. A partir de là, Karim Madani va s'imiscer dans le milieu des gangs de Brooklyn. De rencontre en rencontre, il tombera sur Ethan Horowitz, un ancien voleur de voitures handicapé, et J.J., la fondatrice d'un des premiers gangs de fille.

A partir de là, le livre est séparé en 3 parties complètement distinctes d'un point de vue narratif mais dont la thématique est finalement la même : comment survivre dans le Brooklyn des années 90 quand on est pauvre, blanc et juif sans courber l'échine ?
A cette époque, Brooklyn est gangréné par les gangs afro-américains et portoricains et par le trafic de drogues. La violence est à chaque coin de rue et la seule issue trouvée par les 4 protagonistes est de rentrer dans le jeu par la grande porte, chacun à leur façon.

Pour Ill Bill et son frère Necro, ce sera la violence, le deal de drogues puis les battles de hip-hop à New-York. Ethan sera un des meilleurs voleurs de voiture puis après un séjour en prison, il participera à des vols en masse à New-York puis dépouillera des chefs de gang. J.J. en aura marre de se faire maltraiter à l ‘école et décide de créer le premier gang de filles blanches à Brooklyn. Pour se démarquer, elles n'hésiteront pas à s'attaquer violemment à des membres de gang.
Leurs vies tournera sur les mêmes thèmes : prison, flingues, ultra-violence, argent facile, sexe, mort et musique. Il sera effectivement beaucoup questions de musique dans ce livre. On y croisera le Wu-Tang Clan, KRS-One, Slayer, les Ramones, les Beastie Boys et également pour finir les sons de Non-Phixion et de Necro. Je conseille d'ailleurs d'y jeter une oreille avant la lecture de ce livre. Il y a une playlist en toute fin de livre qui fait une parfaite BO de lecture et qui aurait du être mis au tout début pour mieux s'imprégner du son de la rue.

A côté de ça, comme toujours avec les Editions Marchialy, l'objet est magnifique. De la couverture à la mise en page, de la qualité du papier à la typographie, tout est parfait et fait de Jewish Gangsta un très beau livre.

Un énorme merci aux Editions Marchialy et à Babelio pour l'envoi de ce livre.
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Histoires très intéressantes des derniers "blancs" des ghettos de NY au début des 90's , époques coupes gorges de la ville. Très bien rythmées, très gangsta comme l'indique le titre, c'est anxiogène à souhait, à lire pour tous les amoureux de l'ancien New York où M'MS ne vendait pas encore de chocolats sur la 42th, mais où l'on trouvait toutes sortes de substances illicites et de la testostérone à gogo.
Super documenté par le travail de terrain de l'auteur.
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Je suis fascinée par tout ce qu'il y a autour de ce texte. L'objet livre en lui-même, la superbe maquette graphique réalisée par Guillaume, la playlist de l'oeuvre disponible sur le site de Marchialy. J'étais déjà dans l'ambiance avant même d'avoir parcouru une seule ligne. Je n'ai pas lu ça comme un texte, un long article romancé, mais comme une plongée totale dans un univers. Cette brève citation donne le ton :

"Ce dernier reluquait les types aux gueules patibulaires assis sur les bancs, des gamins à peine plus âgés qu'eux qui finiraient par remplir les cellules de Rikers ou les frigos des morgues du comté." (p.43, 44)

Le ton gris et glaçant de la guerre des gangs sévissant dans les quartiers de New-York dans les années 90. le ton nouveau et propre à l'auteur pour un récit bourré de références en tous genres : musique (principalement), mais aussi film, et vocabulaire de rue. le ton d'un quotidien entre de hauts murs gris qui laisse peu d'échappatoires à l'épanouissement des jeunes. le ton d'une arène aux règles à respecter scrupuleusement.

À chaque chapitre, nous suivons un personnage différent et découvrons son parcours adolescent. Sa participation à ces années de terreur, ses doutes, ses erreurs, mais aussi ses victoires. Et l'après. Comment on grandit, comment on vit après, quand on a fréquenté ces cages d'escalier, ces bancs de quartier, où sont nos rêves ?

J'ai trouvé le style formidablement novateur. Ayant une toute petite culture musicale, j'ai vite été perdue au milieu des références mais j'ai été touchée par l'ambiance, par le récit de ses jeunes de banlieue, par leurs grandes ambitions. Ce n'est pas mon genre préféré, que ce soit le mode du reportage littéraire ou les nombreuses références que je n'avais pas, aussi ce n'est pas un coup de coeur, mais c'est un texte incontournable, que je suis heureuse d'avoir découvert et que je recommande !
Lien : https://librairieenfolie.wor..
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Jewish Gangsta!! Déjà le titre est dingue!! Karim Madani, que je découvre, vient nous raconter des tranches de vie de paumés juifs américains en plein brooklyn au début de années 90! Une ambiance complètement folle où baignent l'alcool, la drogue, la guerre des gangs, la survie... et tout ça sur du gros gros rap américain. Madani a une telle plume qu'il nous fait plonger dans cette ambiance complètement gangsta. Il parvient a faire émerger chez ces 4 jeunes gangsta juifs une forte sensibilité qui m'a particulièrement touchée. Ce livre est une claque, mais une bonne claque, celle que tu reçois au bon moment, qui fait un bon bruit, celle qui te remet les pieds sur terre après une grosse cuite.
Ceux qui attendent pour le lire ont intérêt à avoir une bonne raison.
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Une plongée dans les années '80-'90 où des quartiens entiers de NY étaient livrés à eux-mêmes, n'offrant d'autre choix pour leurs habitants que les emplois sous-payés ou la délinquance. Cest un livre nourri par la profonde connaissance de ce milieu interlope de l'auteur, qui donne un rythme rapide et de la vie à ce livre. On partage les moments de vie des personnages, dans un récit simple, mené tambour battant comme un clip de rap, avec une représentation très immersive de ces années.
Bref, un livre qui vaut le coup d'oeil, pour les curieux qui souhaitent connaître un peu plus ce milieu et ses codes, sans fioriture, ni vulgarité.
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L'envers de Brooklyn en pleine guerre des gangs .
Qu'est-ce qui réunit deux jeunes frères d'origine israélienne amateurs de hip hop, de metal et de films gore, la fondatrice d'un gang de filles et un prodige du vol de voitures ? Ils sont tous les quatre jeunes, blancs, juifs et déclassés, perdus dans l'enfer de Brooklyn des années 1990, coincés dans la guerre des gangs.
Pour s'en sortir, tous les moyens sont bons – trafic de crack, vol à la tire, bastonnades. Leur énergie commune définira un courant du hip hop et de la culture urbaine : celui des goons. Les destins croisés de Ill Bill et Necro, J.J. et Ethan Horowitz sont des illustrations de ce mouvement. Dans Jewish Gangsta, Karim Madani nous rapporte des histoires vraies, méconnues, violentes, hypnotiques et teintées d'un humour très noir.

Le mélange réalité-fiction peut parfois se révéler passionnant mais c'est un exercice difficile. Ce bouquin à la très belle couverture en est l'exemple parfait
Certes, quelques scènes de la guerre des gangs dans un Brooklyn de cauchemar, sont très imagées. Certes, on peut s'attacher aux personnages malgré que leurs caractères ne soient pas vraiment approfondis et leurs aventures sont décrites d'une façon très percutantes.
Mais là où le bât blesse, c'est tout simplement l'écriture.
Il y a trop de longs monologues aux dépends des dialogues qui sonnent souvent faux mais surtout les termes argotiques (ou non) pullulent au point de rendre illisible certaines pages. le lecteur subit aussi une pléthore de marques de bagnoles, de fringues ainsi que des titres et interprètes de musiques qui casse le rythme et fatigue le lecteur.
En fait la moitié du bouquin est un catalogue de marques diverses : grands magasins, bouffe, vins, bières, etc. Sans parler des noms de quartiers et même ceux des tours et barres d'immeubles ainsi que ceux des centaines de gangs qui les hantent... on s'ennuie ferme devant une telle vitrine.
« Necro a lâché l'école mais pas son lifestyle de gosse du ghetto. Il continue de toper des sneakers Puma Clyde de couleur azur sur Church avenue et des cassettes chez les disquaires tower records. C'était la grande époque du boosting. »
« Ils passent des après-midi entiers sur le rooftop à écouter du son et fumer des blunts en ayant une vue imprenable sur le banc et le groupe de clockers qui s'y active... »
L'écrivain a manifestement voulu faire couleur locale. Mais trop, c'est trop ! Et c'est dommage car les anecdotes concernant les protagonistes sont plutôt bien décrites. Ce mélange d'une écriture très littéraire et de l'argot qui parsème les pages ne prend pas et j'ai été très content de tourner la dernière page.
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Tranche de vie dans le Brooklyn de la fin des années 80 au début des 90's, pas de glamour mais quatre trajectoires folles pour ces petits blancs juifs plongés dans le New York du Ghetto. Baston, braquage et deal de crack au programme.
Entre Eminem et les Beastie Boys, il a eut Non Phixion, éphémère groupe qui sert de porte d'entrée à ces témoignages. Karim Madani raconte les rencontres qu'il a fait, sans complaisance et sans fard.
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