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Critique de pchion


Un ouvrage bref mais dense. Pierre Madelin a réussi le bel exploit de synthétiser l'ensemble des problèmes qui vont se poser à ceux qui pensent qu'un "après-capitalisme" est encore possible et qu'il n'est pas encore trop tard pour rêver, malgré l'urgence absolue qu'invoque la crise écologique et sociale actuelle. Aucune solution à trouver du côté d'une écologie environnementaliste et réformiste, que le "capitalisme vert" est parfaitement capable d'absorber ainsi qu'il l'a montré ces dernières années. Aucun espoir non plus du côté du parlementarisme, ni d'un hypothétique "grand soir" ayant pour but un simple changement d'attelage à la tête de l'Etat. Quand les vieilles solutions ont fait preuve de leur inefficacité, il est grand temps de faire preuve d'imagination ou de chercher, dans l'histoire, les chemins divergents que l'on a laissés de côté. Pierre Madelin estime (et je suis d'accord avec lui) que le seul champ dans lequel existe encore un espoir est celui de la mise en place, de la façon la plus universelle possible, d'expérimentations sociales fonctionnant sur des bases radicalement différentes de celles de la société actuelle : multiplier les expériences communautaires, les ZAD, les réseaux alternatifs, les entreprises autogérées... Mais là encore, rien n'est gagné d'avance tant les écueils qui attendent le mouvement sont nombreux. Il ne faut pas non plus se leurrer d'illusions. Pierre Madelin consacre toute la dernière partie de son ouvrage à cette problématique. Sa réflexion sur la question du pouvoir, du dimensionnement des collectivités au sein desquelles la démocratie directe est envisageable, ou la problématique des urgences écologiques qui dépassent largement l'échelon local est très intéressante.
Mon seul regret dans ce livre c'est que la formation philosophique universitaire de l'auteur remonte un peu trop à la surface, ce qui est un bien pour l'ensemble des références documentaires qu'il met à la disposition du lecteur ; ce qui est un mal pour la "digestibilité" de certains passages. le livre est difficilement accessible, je trouve, pour le commun des mortels, (comme moi - je n'ai pas honte de le dire !), et fait appel parfois à un vocabulaire hermétique qui aurait pu être facilement évité. Je reste sur l'idée que les idées importantes à comprendre peuvent être exposées à l'aide d'un vocabulaire relativement simple. Il faut dire que dans ma carrière d'enseignant j'ai toujours eu beaucoup de sympathie pour les ouvrages de Célestin Freinet, ce pédagogue remarquable.
Je salue par contre le fait que dans cet "après le capitalisme" la langue de bois soit définitivement mise au placard. On n'est plus dans le domaine du slogan, mais bien dans celui de la réflexion.
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