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Critique de Foufoubella


"Je chante un baiser
Je chante un baiser osé
Sur mes lèvres déposé
Par une inconnue que j'ai croisée
Je chante un baiser"

C'est un air, ne me demandez pas pourquoi, qui m'a accompagnée le long de ma lecture; je ne savais pas encore que le titre du roman était aussi tiré d'une chanson de Souchon (La Beauté d'Ava Gardner, pour les plus curieux).

Et le titre, déjà, parlons-en. C'est lui qui m'a attirée vers ce roman et qui m'a poussée à le demander lors de la dernière masse critique. Et il prend tout son sens au fil de la lecture.

Ce roman est d'abord l'histoire de Marie.
Marie a 23 ans.
Marie est jeune, jolie, un peu naïve.
Marie a perdu sa mère à l'adolescence et a pour père un hypocondriaque professionnel.
Marie ne peut pas compter sur grand monde, sa soeur s'est barrée on ne sait où, et Marie est en quelque sorte devenue le parent de son père.
Marie, qui n'a pour seul bagage qu'un bac pro chaudronnerie, dont elle a raison d'être fière, travaille dans une brasserie du Havre et n'a d'autre horizon que la ligne grise du ciel et son petit appartement.
Mais Marie va s'enticher d'Alexandre, un client de la brasserie. Alexandre le Grand; Alexandre le Conquérant. Alexandre qui vient d'un milieu social un peu plus élevé, qui a des rêves plein la tête et qui va faire tourner celle de Marie. Alexandre le prince charmant. Jusqu'au drame...

Et il y a Gérard.
Gérard est un vieux juge, proche de la retraite.
Et pour Gérard, les drames, c'est son quotidien, il n'en a malheureusement vu que trop défiler dans son bureau.

Gérard et Marie, qui n'auraient jamais dû se côtoyer, vont se reconnaître et un lien singulier va s'instaurer entre eux.
Chacun saura alors se nourrir de ce que l'autre a à lui apporter.

C'est un roman qu'on lit d'une traite, on a envie de suivre les déambulations et l'évolution des personnages, de savoir où va nous mener l'auteure.
C'est un roman, réaliste, que j'ai trouvé à la fois poétique et visuel. J'imaginais le film qu'on pourrait en tirer, sorte de comédie sociale sur fond d'humanité. Le Juge a eu tour à tour les traits de Gérard Depardieu (ce qui ne serait pas possible, ceux qui liront le roman comprendront) puis de Fabrice Luchini, même si son physique ne correspond pas au personnage.

La plume de Murielle Magellan est très agréable, j'ai souri à divers endroits en imaginant le double sens des phrases et mots utilisés. J'ai d'ailleurs relu certains passages plusieurs fois.

C'est un joli roman, loin des clichés et bourré d'optimisme. Il donne la parole aux gens lambdas, qui pourraient tout aussi bien être votre voisin ou votre collègue. J'ai refermé le livre le sourire aux lèvres. Après l'avoir lu, je crois en effet qu'il peut être possible de changer le sens des rivières.


Merci à Babelio et à la Masse critique du 16 janvier 2019
Merci à Murielle Magellan et aux éditions Julliard
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