Au revoir, je t'aime

La littérature, comme le cinéma, semble éprouver de réelles difficultés à aborder le triangle amoureux dans toute sa complexité. Lorsque triangle il y a dans la donne initiale d'un récit, il est le plus souvent ramené symboliquement à une sorte de "2 +1" soit par la diabolisation de l'Amant ("Les Liaisons dangereuses", "Fatal attraction"), soit par l'affadissement de la figure du Mari ("Madame Bovary"). Tout se passe comme si, coûte que coûte, il ne s'agissait que de revenir au plus vite à la normalité (à la norme) du couple.

Le tour de force du roman de Vincent Magos est d'éviter cette simplification. le livre explore avec tendresse et lucidité le déchirement, tout à la fois tragique et lumineux, d'un être pris entre deux amours, et les ressorts qui l'animent. Et montre le lien étroit, consubstantiel, entre l'amour et la force de vie, cette force qui nous traverse et nous dépasse...