Citations sur Les Utopiques, n°11 : Gilets jaunes : Autour d'une révo.. (12)
Le mouvement des Gilets jaunes, trois ans après les Nuits debout, questionne à nouveau la place du syndicalisme dans le champ social. Plus en arrière, le mouvement contre le CPE de 2006, dernier mouvement interprofessionnel victorieux, était lui aussi porté par une mobilisation extra syndicale. Ce sont les jeunes qui en ont constitué la colonne vertébrale, qui l’ont lancé, le firent durer et gagner, y compris en réussissant à obtenir, chose rare, une unité des organisations syndicales. Le mouvement des Gilets jaunes est là sur le terrain social – mais pas que – à côté des syndicats, voire éventuellement en opposition avec eux, et relativise de fait les stratégies syndicales
très vite, le mouvement des Gilets jaunes a mis sur le devant de la scène des éléments majeurs de la critique des politiques gouvernementales portés depuis des années par une frange importante du mouvement social
Des ambiguïtés demeurent, bien sûr, et la présence de l’extrême droite dans la mobilisation montre qu’il n’est pas si simple de mettre de côté les questions qui marquent la vie politique publique depuis des années : immigration, racisme…
Il est significatif que les organisations syndicales de contestation aient maintenu, dans le contexte des Gilets jaunes, une stratégie strictement identique à celle qu’elles mettent en œuvre depuis des années : journées de grève en semaine, pas de véritable tentative de jonction, pas de tentative de lien
la solidarité démontre qu’en situation d’urgence et de tension, presque de vérité, elle surmonte la fragmentation et l’individualisme
c’est tout un monde du travail dégradé, relativement modeste, désenchanté, travail souvent forcé, qui peuple les rangs des actes du samedi
Des travailleurs et travailleuses, des retraité.es, des citoyens et citoyennes au sens large, qui se révoltent en partant de préoccupations quotidiennes pour aller vers une remise en cause plus globale de la société capitaliste, en exprimant leur rage et leur révolte loin des cadres institutionnels (et ceux affiliés), n’est-ce pas pour quoi nous militons au quotidien dans les entreprises et administrations ?
Les policiers ne sont pas seulement violents, ils sont brutaux : ils gazent à bout portant, ils visent la tête, ils frappent des manifestant.es par derrière, souvent aux articulations, ils frappent à terre, ils frappent des personnes menottées, ils empêchent très souvent les street medics de porter secours. C’est la brutalité de ceux et celles qui veulent revenir sur le droit de manifester
* L’interdiction définitive, dans la dotation des policiers destinés à assurer le maintien de l’ordre, des grenades GMD et GLI-F4 ainsi que des LBD simples ou multi-coups ; nous refusons que ses armes de « défense » deviennent, en fait, des armes offensives ; * Le retrait de la police pénale, en particulier des Brigades anti-criminalité, des dispositifs destinés à encadrer les manifestations ; * La mise en œuvre d’un audit indépendant sur la formation et le déploiement des Compagnies de sécurisation / Compagnies départementales d’intervention ; * Une remise à plat profonde de la doctrine du maintien de l’ordre en France, respectueuse des droits de manifester, doit être rapidement initiée afin de favoriser, comme dans la plupart des pays européens, la « désescalade ».
ce phénomène de Ligue du LOL, de pseudo-esprit potache, allait de pair avec une politique managériale extrêmement violente, avec une intrusion permanente dans le travail, voire dans la vie privée des gens qui travaillaient là-bas