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Critique de frandj


Ce livre-témoignage a connu un très grand succès lors de sa parution, car l'Iran était alors l'ennemi de l'Occident encore plus qu'aujourd'hui. Il raconte une histoire vraie, celle de Betty, une Américaine qui a connu aux Etats-Unis son mari iranien, a eu avec lui un bébé et a finalement accepté de faire un court séjour dans sa belle-famille. Dès son arrivée à Téhéran, elle découvre qu'elle est tombée dans un piège: elle ne sortira plus d'Iran, à moins d'y laisser définitivement sa fille - ce qu'elle n'envisage pas. Elle se rebelle. Mais elle subit des vexations, des humiliations, des violences; elle doit se soumettre aux lois islamiques, notamment en portant le tchador; elle voit sa petite fille oublier vite sa culture américaine. L'ambiance dans laquelle est plongé le lecteur est angoissante et oppressante. Finalement, à force de chercher désespérément une issue à cette situation mortifère, Betty la trouve ! C'est une victoire à la Pyrrhus pour elle...
Voici donc pour l'histoire, qui a de la valeur uniquement parce qu'elle est véridique. Le lecteur sent bien l'authenticité de ce témoignage. Le livre est écrit sans aucun souci littéraire et avec une technique de narration très (trop ?) efficace, comme des coups de poing. Une chose m'a gêné, dès le début du récit: Betty part en Iran avec sa famille et rien ne laisse deviner qu'il y a déjà un grand malaise dans son couple; le piège infernal qui l'attend est donc une surprise qui m'a presque horrifié. Mais je trouve abusif ce procédé de narration, qui a manifestement pour but d'aggraver le jugement que nous porterons sur son mari et sa belle-famille iranienne. Par ailleurs, en lisant ce livre, je ne peux pas tout à fait faire abstraction de l'arrière plan de "choc des civilisations" entre le monde des lumières (l'Occident) et celui des obscurantistes (en Iran). Naturellement, je suis moi-même très hostile aux conceptions archaïques de la famille prônées par les ayatollahs et d'autres islamistes forcenés. Cependant, je ne crois pas qu'une confrontation "bloc contre bloc" puisse ouvrir de bonnes perspectives. Mais, naturellement, les grandes questions géopolitiques n'étaient pas le problème de Betty…
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