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Critique de StCyr


StCyr
15 novembre 2021
Les Nus et les morts narre une campagne d'invasion militaire des troupes américaines contre une île tenue par les forces japonaises. La configuration du théâtre des opérations est singulière. Une île bordée de sable, couverte en partie d'une forêt tropicale impénétrable, plus haut colonisée d'herbe kwai, une herbe rhizomateuse pouvant dépasser la taille d'un homme, parcourue par une rivière souvent torrentielle et dominée par une montagne inexpugnable faite d'à-pic  vertigineux. le récit est principalement partagé entre la narration de l'organisation du bivouac, les préparations tactiques de la part du commandement et le quotidien et les affres vécus par un petit groupement d'hommes envoyé en reconnaissance. Ainsi le lecteur a une vision d'ensemble de la campagne à tous les niveaux, du général au plus modeste des troufions. L'intérêt majeur du roman réside dans sa structure. Point de narration linéaire. le récit est périodiquement interrompu par de cours chapitres relatant ce qui a précédé l'engagement de chacun des soldats, leur vie d'avant monotone et souvent pathétique. de loin en loin le choeur des soldats, dans une construction théâtrale, anime le récit d'une voie collective. Passé cela, la prose est d'une extrême indigence, grevée de dialogues en pidgin censée rendre la langue rudimentaire des hommes de troupe. le procédé est maladroit, mal rendu et difficilement tolérable pour le lecteur moderne. S'ajoute à cela l'inévitable vulgarité du propos émaillé de grossièretés plus qu'il n'est nécessaire. Mais passons, si ce n'était que cela, il n'y aurait pas lieu de s'effaroucher outre mesure du langage que les hommes emploient entre eux dans une atmosphère virile. C'est surtout l'effroyable longueur du roman qui, au regard du contenu, rebute. 

André Maurois avance dans la préface que selon les Américains, c'est le meilleur roman sur la deuxième guerre mondiale. Il parle même de Guerre et Paix à son endroit. Les Nus et les morts n'a ni le style, n'y la maîtrise, ni le sens historique, ni le souffle du roman de Tolstoï, tant s'en faut.  La lecture du volume acheté d'occasion, car jamais réédité depuis les années soixante-dix,(en livre de poche s'entend) imprimé dans une police à la taille comparable à des notes de bas de page, contant 750 pages et se débinant feuillet par feuillet avec des craquements inquiétants fut une expérience dantesque et éprouvante. 
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