AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de 974JerLab34


« Sauvage » me rappelle l'expérience de « Dans la forêt » : déception et légère incompréhension face à l'engouement suscité par le livre. « Dans la forêt » m'avait surtout mis en colère parce que son idéologie sous-jacente, l'homme est mauvais, la nature elle ne ment pas etc…choquait ma conviction que l'humain a la faculté de progresser et d'apprendre de ses erreurs. Reconnaissons que « Sauvage » est moins pessimiste que « Dans la forêt ». Peut-être parce que le recours au fantastique, procédé plus « ouvert » que la dystopie, laisse davantage d'espoir ?
Cependant, à la manière d'un Jack dans Shining, j'ai quelques difficultés à ne pas considérer que l'héroïne de Sauvage a avant tout « un pète au casque » sans envisager une cause surnaturelle à sa déviance. Je suis soulagé de vivre dans un pays où les services de PMI auraient sans doute permis la prise en charge des difficultés de Tracy. Son orientation vers un établissement compétent ou une thérapie appropriée, fut-elle chimique, auraient évité bien des désagréments à la communauté. le libéralisme américain qui limite les politiques sociales publiques, tout comme il encourage la possession d'armes, a donc de quoi nous faire réfléchir. Point à mettre au crédit du livre, « Sauvage » a donc conforté mon opinion positive sur le modèle français. Toute allusion à l'actualité récente n'est bien sûr que fortuite.
Je n'ai donc éprouvé ni empathie, ni rejet, ni émotion notable à l'encontre de cette héroïne riche comme rhésus : la lecture de la quatrième de couverture permettant de comprendre que l'hémoglobine a une importance fondamentale. Il est vrai que le contraste entre le rouge et le blanc permet une variation glamour de " Plus Beyle la vie".
« Sauvage » ne m'a pas mis en colère mais m'a plutôt frustré. Jamey Bradbury excelle dans les descriptions du Wilderness et du milieu des mushers. Son écriture est précise et agréable, et l'intrigue, hormis les digressions fantastiques, est parfaitement menée. Tous ces éléments permettent, malgré mes propos ironiques, d'atteindre la fin du roman sans trop de soupirs. Dans ce cadre géographique somptueux, la construction de l'identité sexuelle de Tracy, notamment ses relations avec l'attachant Jesse, tout comme le traumatisme du deuil de sa mère étaient deux problématiques suffisamment intéressantes pour ne pas l'alourdir de cette dimension Stephenkingienne inutile.
Commenter  J’apprécie          170



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}