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Critique de pasiondelalectura


C'est le deuxième roman de Pedro Mairal, publié en 2005 et réédité en 2023.
C'est un roman total, une fable dystopique allégorique, un voyage vers le futur d'une force incroyable. Vingt années sont passées et cette dystopie est presque crédible avec le réchauffement de la planète Terre, une pandémie récente et d'autres malheurs qui nous donnent un avant goût d'apocalypse.

C'est un livre intéressant et bien conçu. La temporalité du récit se fait sur un an de la vie de Maria Valdés, l'héroïne, et dans cet espace de temps l'auteur fait défiler 2 siècles de l'Histoire argentine. Ce livre a aussi une structure circulaire car il débute et finit au même endroit : la Tour Garay au coeur de Buenos Aires. Nous sommes en 2001 quand l'Argentine entame une nouvelle crise politico-économique.

Le coupable de la crise dans cette dystopie est un phénomène que l'écrivain appelle l'intempérie, sans donner d'autres détails. Un phénomène qui commence dans la pampa et se propage vers la capitale, détruisant tout sur son passage. Ceci provoque des flux de populations vers Buenos Aires avec désordres, du chaos, des agressions et des vols à la chaîne. Commence alors une guerre civile avec des gens qui vont se retrancher dans une capitale totalement assiégée et coupée du reste.

Maria Valdés travaille dans une financière haut de gamme au moment où l'Argentine vit un néolibéralisme sans frein.
Mais peu à peu le monde de Maria va basculer et elle perdra tout : l'emploi, son fiancé, la maison familiale, les amis, même son corps et son langage.
Afin de survivre au chaos, elle devra s'adapter à une nouvelle forme de vie : d'hôtesse bien payée d'une filiale internationale elle deviendra tour à tour lavandière, fabricante de cierges, éboueuse, infirmière, employée de maison, prostituée, chanteuse, assassine, fermière, professeur rural, esclave sexuelle et femme d'indien.

Il y a beaucoup de références dans le livre : géographiques, historiques, sur Buenos Aires, littéraires, etc. Et Maria pourrait correspondre au prototype de la femme argentine de classe moyenne ou basse, toujours courageuse pour se battre. Il y a aussi profusion de clins d'oeil culturels argentins.
Au bout de un an d'intempérie, la Tour Garay tient toujours débout, mais les quelques rescapés que s'y terrent sont devenus cannibales afin de survivre et cette grande ville qui est Buenos Aires sera transformée en ville d émigrants alors qu‘elle est connue comme une ville d'immigration.

Un livre qui narre de façon allégorique l'Histoire d'un pays qui va à la dérive.


Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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