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Critique de caro64


Une femme aimée, c'est l'histoire d'une rencontre : celle de Catherine la Grande et d'Oleg Erdmann, jeune cinéaste désabusé qui, bien que d'origine allemande, vit en URSS.

" Grande tsarine " ou " Messaline russe"… Catherine II fascine. Deux siècles plus tard, sous l'ère communiste, Oleg Erdmann est hanté par son désir irrationnel de réaliser un scénario sur cette petite princesse allemande devenue la grande Tsarine aux innombrables amants, aux complots meurtriers, aux engouements passionnés pour la philosophie française.
Et tandis que pour gagner sa vie, Oleg qui vit dans un pauvre appartement communautaire, travaille la nuit aux abattoirs, il rêve de montrer Catherine sous un jour nouveau. Ce qui donnera un sens à sa vie et à son oeuvre – car pour lui, d'évidence, Catherine n'est pas que cela. Elle est aussi, forcément, une femme, une femme amoureuse, et peut-être une femme aimée. Et puisqu'elle est simplement femme, il veut filmer, justement, " ce qu'elle n'était pas ", ce qu'elle aurait pu être, ce qu'elle aspirait à être : " Il devait y avoir dans sa vie ", songe-t-il, " des instants qui la rendaient à elle-même "… C'est ainsi qu'Oleg entreprend un étrange parcours initiatique, qui va l'occuper pendant des années et le conduire sur des chemins artistiques et géographiques qu'il n'imaginait pas.

Par l'intermédiaire de ce scénariste russe dont les ancêtres sont sans doute arrivés en même temps que la future tsarine et qui est en quête de ses origines, Andreï Makine nous dresse l'histoire d'un pays . Il confronte surtout deux périodes: le XVIIIe siècle, où une femme puissante, Catherine II, a conquis le pouvoir en complotant et continué de développer la puissance de l'Empire dans le sillage de Pierre le Grand ; et le XXe siècle, de Brejnev à Eltsine , avec le Politburo, la censure soviétique, et puis la chute du mur, l'apparition d'un capitalisme oligarchique , sans limite, entraînant des ascensions aussi gigantesques que les chutes qu'elles précèdent. L'auteur est aussi fidèle à lui-même en abordant les thèmes de l'amour, de la liberté et de l'exil.

Un roman intéressant mais quelque peu décousu, ce qui rend son histoire parfois confuse. Bien sûr, il y a l'écriture harmonieuse de Makine, non sans légèreté et humour, mais on a connu l'auteur en meilleure forme.
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