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Critique de moravia


Si ce livre s'était présenté à moi sous une autre couverture que celle des Éditions du seuil, pistache et crème, sans nul doute que je serais passé complètement à côté.
Je ne savais rien de l'auteur, Bernard Malamud, alors qu'il a écrit sept romans et autant de recueils de nouvelles. Encore moins pardonnable puisque ce roman a été récompensé par le National Book Award et le Prix Pulitzer de fiction.
Après bien des déménagements je le retrouvais attendant sagement dans ma PAL et mon inscription à Babelio fut le coup de pouce qui le propulsa en première ligne.
Bernard Malamud s'inspire d'une affaire criminelle, l'affaire Beilis, pour construire son roman qui colle au plus près des faits réels qui se sont déroulé en 1911 dans l'Empire Russe.
Même notion de temps, de lieux, dans une ambiance d'antisémitisme exacerbé.


Dans cette affaire, Menahem Mendel Beilis est un juif, père de famille, qui vit auprès de son épouse et de ses cinq enfants. Devenu super-intendant dans une fabrique de briques à Kiev il est accusé à tort d'avoir assassiné dans des conditions atroces un jeune garçon ukrainien dans le but de pratiquer des rites sanguinaires propres aux Juifs.
L'accusé est arrêté et mis à l'isolement dans les geôles tsaristes.
Après plus de deux années d'instruction, émaillées de faux témoignages, de diverses manipulations de la police politiques et de la presse, il est jugé et finalement acquitté face à la trop grosse pression internationale.


Bernard Malamud présente son personnage comme un Juif vivant pauvrement à la campagne qui se résigne à trouver du travail dans une grande ville après que sa femme infidèle a fui avec son amant. C'est ainsi qu'il va arriver à Kiev et par un heureux concours de circonstances trouvera du travail dans une briqueterie en cachant toutefois qu'il est juif, conscient que c'est bien la dernière chose à révéler dans cette époque tsariste où les pogroms fleurissent régulièrement.
Dès ce moment-là Menahem Mendel Beilis (le vrai) et Yakov Bok (la créature de Malamud) vont vivre les mêmes choses.
Le tour de force de l'auteur c'est d'avoir su faire penser, parler et réagir son personnage dans ce contexte d'antisémitisme et d'injustice. Le moment le plus intense et le plus réussi, c'est la période pendant laquelle Yakov est à l'isolement dans son cachot, et qu'il a pour seule visite son avocat ou le juge d'instruction. Il analyse, suppute de façon très réaliste.
Voilà un roman qui mérite amplement son prix littéraire et je n'aurais nullement été étonné que ce soit l'œuvre d'un prix Nobel de littérature.
Voilà un roman épique couronné de cinq étoiles !
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