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Citations sur Le journaliste et l'assassin (13)

Nous avons l'impression que quelque chose se produit dans la tête des gens quand ils rencontrent un journaliste, et que c'est en réalité exactement le contraire de ce à quoi on s'attend. On pourrait penser qu'une méfiance et une prudence extrêmes seraient à l'ordre du jour, mais en réalité, impétuosité, impulsivité et confiance puérile sont bien plus fréquentes. La rencontre journalistique semble provoquer chez le sujet le même effet régressif que la rencontre psychanalytique. Il devient en quelque sorte l'enfant de l'auteur qu'il regarde comme une mère permissive, prête à tout accepter et à tout pardonner ; et il s'attend à ce que ce soit elle qui écrive le livre. Mais bien évidemment, l'ouvrage est écrit par le père, un homme strict qui voit tout et ne pardonne rien.
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(...) une des différences fondamentales entre les personnages littéraires et les gens de la vraie vie : les personnages littéraires sont davantage peints à grands traits, de manière beaucoup plus évidente ; ils sont bien plus simples, ce sont des créatures génériques (plus mythiques disait-on) que les personnages de la vraie vie. Leur éclat extraordinaire vient de leur fixité dépourvue d’ambiguïté et de leur très grande cohérence. Par comparaison, les personnes de la vraie vie semblent être relativement inintéressantes parce qu'elles sont tellement plus complexes, ambiguës, imprévisibles et singulières que celles qu'on rencontre dans les romans.
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L'auteur de livres de fiction est maître de sa maison et peut y faire ce qu'il veut; il peut même la démolir si ça lui chante. Mais l'auteur de livres de non fiction n'est qu'un locataire, et doit se conformer au conditions stipulées sur son bail: il y est dit qu'il doit laisser la maison -en l'occurrence, les faits- dans l'état où il l'a trouvée. Il peut y apporter ses propres meubles, les disposer comme il l'entend, et il a le droit d'écouter la radio sans trop monter le son. Mais il ne doit rien changer à la structure de base de la maison ni à aucune de ses caractéristiques architecturales.
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N'importe quel journaliste qui n'est pas trop stupide ou infatué de lui même pour s'apercevoir ce qui se passe avec son sujet, sait que ce qu'il fait est moralement indéfendable. Il est une sorte de confident, jouant sur la vanité des gens, leur ignorance ou leur solitude, gagnant leur confiance et les trahissant sans remord
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Suivant leur personnalité, les journalistes trouvent à leur traîtrise différentes justifications. Les plus pompeux parlent de liberté d'expression et du "droit du public à savoir", les moins talentueux parlent d'art, et les minables marmonnent qu'il faut bien gagner sa vie.
page 13
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L'ambiguïté morale du journalisme n'est pas dans les écrits mais dans les relations humaines qui en sont à l'origine ; et ces relations humaines sont invariablement et inévitablement déséquilibrées.
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En étant lui-même le sujet de son livre, l'auteur d'une autobiographie se met en position d'être trahi de la même manière et aussi profondément que le sujet d'un récit écrit par quelqu'un d'autre.
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L'hypocrisie est le lubrifiant qui permet à la société de fonctionner de manière agréable...
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Le journaliste qui n'est ni trop bête ni trop imbu de lui-même pour regarder les choses en face le sait bien : ce qu'il fait est moralement indéfendable.
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Quand nous écrivons à quelqu'un de manière régulière, nous nous mettons à attendre ses lettres; nous sentons l'émotion monter en nous à la vue de l'enveloppe désormais familière. Mais si nous sommes honnête avec nous-même, nous admettrons que le plus grand plaisir d'une correspondance se trouve dans les lettres envoyées, non dans les lettres reçues. C'est de notre persona épistolaire dont nous tombons amoureux et non de celle de notre ami de plume; ce qui fait de l'arrivée d'une lettre un événement important, c'est l'occasion qu'elle nous offre d'écrire plutôt que de lire.
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