AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Noetique01


Le dialogue philosophique est un genre littéraire qui demande une grande maîtrise dans sa mise en oeuvre. Seul un philosophe conséquent peut parvenir à établir un travail dialogique intéressant, clair, argumenté. Très travaillé, c'est aussi pour cette raison que le dialogue philosophique comporte une grande part d'artificialité : aucune discussion ne saurait se dérouler ainsi dans l'ordre des discussions humaines, et la part de jeu, c'est-à-dire d'imprévu, avec son lot de difficultés et de non-dits, s'en retrouve la plupart du temps refoulée. Et, pourtant, chez Malebranche, le dialogue se lit avec un grand naturel. J'en oublie alors parfois presque mon désaccord et l'annotation. Certains arguments cartésiens (sur l'étendue, le dualisme, etc) sont reformulés, pas forcément de manière plus pertinente ni de manière plus claire, ni avec une originalité qui friserait avec la déformation la plus grossière, mais en relation avec une doctrine proprement malebranchiste. Ce cartésien n'en reste en effet pas à Descartes : représentant de l'occasionalisme, il est clair qu'il doit être compris pour lui-même. Malebranche prétend que ses dialogues ne mettent en scène aucun maitre : Théodore ne serait qu'un moniteur. Cela n'est pas vraisemblable dans les premiers entretiens, mais cela le devient davantage par la suite.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}