AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Henri-l-oiseleur


Il n'est guère nécessaire de relire Mallarmé : ses poèmes ont un tel pouvoir sonore et "imaginal" qu'ils se fixent tout seuls dans la mémoire à la première lecture. Ce poète m'a accompagné depuis mon adolescence, conduite à lui par Baudelaire qu'il continuait à sa façon, dans ses premiers poèmes. Je n'ai pas souvent rouvert Mallarmé depuis, car il m'est resté dans l'oreille et dans l'imagination frais comme au premier jour.

On peut s'intéresser au destin tragique de ce poète, et avec les théoriciens de la poésie ou de la psychologie des profondeurs comme Charles Mauron, considérer ses poèmes comme les traces d'un grand oeuvre raté, d'un naufrage poétique et personnel. On peut aussi, tout bien considéré, lire ses rares poèmes pour eux-mêmes et se laisser ensorceler par leur caractère orphique : le chant, le son, l'image sont fascinants.

Enfin, à propos de la fameuse obscurité, de l'hermétisme qu'il hérite de Lycophron ou de Gongora, et qu'il transmet aux poètes modernes ultérieurs, on ajoutera ceci : si le sens manifeste du poème résiste à la raison, ce n'est pas grave ; l'esprit, libéré de l'obsession de comprendre rationnellement, peut alors se livrer à l'enchantement du rêve, de la mélodie des mots, à une activité poétique du lecteur de laquelle les Surréalistes, en leur temps, ont magnifiquement parlé. Mallarmé rend son lecteur poète en le plaçant dans l'état poétique de sommeil de la raison et d'éveil des autres facultés de l'esprit.
Commenter  J’apprécie          151



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}