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Critique de alucine


Dans ce roman nous faisons la connaissance d'Anna ou plutôt de Surplus Anna, une jeune fille de 16 ans qui vit à Grange Hall un foyer pour Surplus. Les Surplus sont des enfants nés dans l'illégalité, dont les parents ont violés la loi pour procréer. Car dans ce monde du futur, les humains ont conçu une pilule capable de combattre la vieillesse et les maladies autrefois incurables. Et comme les hommes ne meurent plus, la terre est rapidement surpeuplée, les ressources naturelles s'épuisent très vite, l'homme est alors obligé de restreindre les naissances et d'y mettre un terme. Seul quelques privilégiés se voient attribué l'honneur d'enfanter, ceux qui le font sans autorisation n'ont pas d'autres choix que de vivre caché. Une véritable chasse à l'homme sévit en permanence ces rebelles. Les rabatteurs chargés de trouver ces enfants les arrachent à leurs parents pour les enfermer dans des foyers de Surplus. Là, ils ne sont plus rien. Élevés dans le but de servir, et ce dans des conditions insupportables, où les punitions et les coups tombent à tout bout de champ.

Anna est noyée dans le système mis en place par Mme Pincent la directrice du foyer. Elle est persuadée d'être un rebut de la société, est convaincue qu'elle n'aurait jamais dû naître et que ses parents n'étaient que de pauvres égoïstes pour oser la désirer et la mettre au monde. Elle méprise sa propre existence, persuadée que sa vie met celle des humains qui prennent la Longévité en péril. À Grange Hall s'est un bon élément et elle sera très probablement bientôt placée chez des gens riches comme bonne à tout faire. Jusqu'au jour où un nouveau Surplus arrive au foyer, Peter. Un jeune garçon de 17 ans qui semble ni connaitre la peur, ni la soumission, n'hésitant pas à exposer ouvertement son aversion pour le système actuel.

Grâce à cette rencontre l'univers d'Anna va brusquement s'effondrer, Peter va lui ouvrir les yeux sur cette manipulation phycologique dont elle est la victime depuis tant d'années.

À partir de là j'ai eu quelques difficultés avec la crédibilité des émotions dans ce roman. le départ me semblait plutôt bien construit et je m'étais déjà immergée dans cette histoire de pauvre petite Surplus maltraitée. Mais lorsqu'elle décide de changer sa vie les choses vont beaucoup trop vite, Anna est dans l'acceptation de cette nouvelle réalité avec beaucoup trop de facilité. Surtout pour quelqu'un endoctriné depuis autant d'années (elle est arrivée dans ce foyer à l'âge de deux ans) et qui avait pleinement accepté cette vie de soumission. J'aurais également souhaité un vrai préambule concernant les sentiments partagés d'Anna et Peter, je n'ai rien ressenti, c'était trop évident… dommage.

Bien que le personnage d'Anna si bien établit dans son profil d'enfant battu et manipulé évolue trop rapidement, je ne peux pas enlever à l'auteure son imagination et la précision de ses descriptions qui parviennent avec brio à nous révolter et à nous mettre mal à l'aise avec ce concept de Longévité. le fait que les trois quart du roman se déroule au foyer et que nous soyons entouré d'enfants n'arrange rien à ce sentiment.

En bref : J'ai beaucoup aimé l'idée du remède pour empêcher de mourir, et que ce concept totalement contre nature ravisse la plupart des hommes qui sont prêts à annihiler la jeunesse pour avoir le droit de vivre éternellement. C'est terriblement cruel et bouleversant. Cette idée soulève des questions très pertinentes sur notre place dans le monde et de manière plus générale sur notre conception de la vie et de notre droit pour exister. C'est donc avec cette trame de fond si bien orchestrée que je vais m'orienter tout naturellement vers le second tome, et oui cette histoire n'est pas finie ! Donc affaire à suivre…
Lien : http://www.a-lu-cine.fr/la-d..
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