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Critique de gruz


Je suis un aficionado des aventures du commissaire Mallock, qu'on se le dise.

Mallock (l'auteur), c'est un ton, une plume, une imagination qui le démarque de beaucoup d'auteurs de thriller. Ce n'est pas pour rien qu'on parle de thriller littéraire.

Avec ce Massacre des innocents, on retrouve toutes les caractéristiques de son univers et de son personnage principal, en version paroxystique. Tout y est exacerbé, la violence impressionnante, tout comme les réactions du fameux commissaire.

Un déferlement de morts et de mots qui nous laisse exsangue à la fin de la lecture (mais avec un immense sourire de contentement sur les lèvres). A ce stade, je pense même que ce roman pourrait entrer dans le livre Guinness des records tant le nombre de macchabées dépasse l'entendement.

Avec une introduction et certaines scènes dignes d'une superproduction (même les américains auraient du mal à financer un tel chaos), l'auteur va loin, très loin avec ce roman. Dans une ambiance apocalyptique, il fait sortir le polar de sa zone de confort, et nous balance un vrai bourre-pif de derrière les fagots. Mais attention, pas le genre balourd : avec Mallock c'est du lourd mais surtout du brillant, de l'intelligent, du pétillant et même du lyrique parfois.

Cette fois-ci, l'auteur a vraiment décidé de jouer à Monsieur plus. Rarement violence n'a été aussi présente, et pourtant c'est sans doute l'épisode où le personnage du commissaire Mallock est le plus touchant et le plus émouvant. Parce qu'il nous y dévoile ses failles comme jamais et nous montre à quel point il est attachant derrière ses faux airs de personnage atrabilaire.

Oui, cette histoire est sans doute la plus proche du Mallock profond, en partie parce qu'il est question de la place du fils dans ce récit (le sien, mais pas seulement). Un personnage si fascinant et complexe qu'il ne peut laisser indifférent, dans ses certitudes tout comme dans sa propension à la dépression. Comme le décrit lui-même l'écrivain, le commissaire Mallock est brut de pomme avec la peau et les pépins qui vont avec.

Cette histoire toute en violence et en sensibilité exacerbées, est sans doute la plus ambitieuse de l'auteur. Il y a de quoi être bluffé par sa maîtrise d'une histoire aussi incroyable, qui avait pourtant tout du piège ingérable. Un récit d'une originalité folle, contemporaine mais qui sait y inclure des thèmes historiques. Une peinture toute en couleurs de notre société, qui relève littéralement de l'expressionnisme (ah, cette scène des « objets » bleus et roses qui volent à travers Paris). Et puis, la dernière partie du roman, un concentré de toutes ces qualités, est juste parfaite.

Il y a le style de l'auteur aussi, étonnant, très travaillé, à la fois littéraire, imagé, drôle et brut. Un alliage de bons mots, de gros mots et d'envolées poétiques qui rend ce Mallock (l'écrivain) si inimitable.

Allez, juste pour chercher la petite bête : à quelques rares moments, Dédé ramène un petit peu trop sa science (qui est grande !) ;-). Cette accumulation de termes techniques ne s'imposait pas dans quelques passages (mais c'est vraiment juste pour pinailler un peu et Dédé la Malice est suffisamment futé pour les circonscrire dans un espace très limité).

Le massacre des innocents est un thriller comme on en trouve rarement et une expérience de lecture absolument mémorable.

Je suis un aficionado des aventures du commissaire Mallock, et celle-ci est ma préférée.
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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