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Critique de NathalieCM


Gorgé d'intelligence, inondé de références historiques et artistiques, presque épique… c'est tout cela un roman de Mallock. Et c'est bien plus encore.

Il apporte l'assurance de se cultiver à travers ses mots, il oblige à retenir des détails dont nous n'aurions pas même soupçonné l'existence ou l'intérêt que nous pourrions y porter. Littérature, peinture ou encore philosophie… son lecteur doit à Mallock une foultitude de mots et de noms qui viennent nourrir sa curiosité intellectuelle.

Mallock maîtrise l'art de la rhétorique à merveille et réconcilie allègrement littérature et roman noir. Que les détracteurs et autres dénigreurs de polar parlent maintenant ou se taisent à jamais, il est des auteurs qui manient leur plume sombre avec érudition. Mallock en fait assurément partie.

Dans ce cinquième opus des « Chroniques barbares », son personnage éponyme flirte avec un dément idéaliste et iconoclaste. Un fou aux rasoirs aiguisés, dont l'utopie paraîtrait presque sensée. Presque… Un dingue irrationnel haïssant la vacuité.

Tout y passe ou y trépasse, c'est selon. Télé réalité, médias, politique…toute ressemblance avec des personnes existantes n'est pas fortuite et j'ai cru voir déambuler déci delà un philosophe aux cheveux longs bien connu ou une starlette éphémère et siliconée. Quelque politique à la mode ou autre acteur « people ». Au royaume des orgueilleux, les vaniteux sont rois mais finissent au bûcher.

Mallock fait mouche, Mallock touche juste avec son personnage de flic bourru, triste et parfois, oui… presque drôle. le pseudo du créateur se fond dans le patronyme du héros. Mallock s'immisce par procuration dans les vies d'Amédée, Amédée vit grâce à Mallock. L'auteur se glisse au sein des pages, se propulse dans les aventures de son reflet obéissant à sa plume. Les deux ne font qu'un au final.

Cette cinquième chronique est un roman noir intelligent dont la lecture est à la fois savoureuse et ludique. Malgré quelques scènes qui soulèvent le coeur (et le reste aussi d'ailleurs), malgré des transitions parfois un peu rapides et qui auraient gagné à être développées à mon sens, « le principe de parcimonie » est une vraie et belle réussite, à l'instar de ses quatre prédécesseurs.

Une écriture tout à la fois farouche et délicate. C'est le paradoxe de Mallock et l'un des socles de son talent.

Lien : http://sous-les-paves-la-pag..
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