AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,34

sur 79 notes
5
27 avis
4
20 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
1 avis
ah mes aieux !! quel tome, si j'avais déjà beaucoup aimé le précédent j'ai une fois de plus adoré celui-ci.

Même si on pense deviner assez vite qui est le méchant de l'histoire, le final est grandiose et puis je me suis fait avoir comme une bleue,( non pas sur le méchant mais sur autre chose)… et pourtant tout est sous nos yeux. L'évidence même est tellement bien cachée.


Mallock (l'auteur) est sans concession avec ses personnages. Ils les aime , mais il les maltraite pas mal aussi.. et pour moi ça donne beaucoup d'intensité et de charme a l'histoire.

Mallock (le personnage), est toujours aussi agréable et charmant… et puis plus on avance dans les tomes plus je nous trouve (à lui et moi) beaucoup de point communs. Je redis que je me verrais bien attablée, en train de déguster un coq au vin sauce Mallock a refaire ou non le monde….

J'ai hâte que d'autres tomes sortent parce sans conteste, Mallock rentre dans mon top 7 de mes flics préférés ( à côté d'Adamsberg pour les modernes ;) )
Commenter  J’apprécie          752
J'étais tout d'abord un peu hésitante à m'attaquer à cet épais volume, car il est le cinquième de la série du commissaire Mallock. J'étais effrayée par l'idée d'être constamment à la traîne et dans l'ignorance des faits qui se sont déroulés dans les précédents opus.

J'ai vite été rassuré, l'intrigue démarre vite, on se prend immédiatement au jeu, et quel démarrage… L'auteur nous emmène dans une improbable histoire policière, tellement improbable que les faits principaux se sont déjà déroulés à l'identique il y a cent ans. Alors, pourquoi ne pourraient-ils pas se reproduire me direz-vous, puisque la vie est un éternel recommencement?

Mais bon, il faut dire que dans le cas qui nous occupe, c'est un sacré fêlé, à qui Mallock et son équipe ont à faire. Une montée en puissance dans l'horreur du crime. Les enquêteurs, ainsi que le lecteur, ont probablement commencé par trouver les méfaits de ce criminel, assez coquasses, mais la donne a bien vite changé, et plus personne n'a souri lorsque les crimes sont devenus de plus en plus insupportables.

Un roman conçu en trois livres, une histoire incroyable, avec des personnages atypiques et tellement intéressants, notamment Mallock Amédée, un homme que l'on découvre tout au long du livre, son histoire, ses souffrances.
Lien : https://livresque78.wordpres..
Commenter  J’apprécie          260
Le Mallock nouveau est arrivé, nouveau décor, nouvelle atmosphère, signé de la patte inimitable d'un auteur hors-normes.

Si vous ne connaissez pas Mallock (le personnage), il est grand temps de vous frotter à cet ours attachant et parfois mal léché, flic visionnaire qui fait autant marcher sa cervelle que ses intuitions, sorte d'aruspice* des temps modernes (merci à l'auteur au passage pour me faire découvrir à chaque fois de nouveau mots, comme celui-ci).

Il est difficile de parler de ce roman en adoptant le principe de parcimonie, tant le lecteur en prend plein les mirettes. Grand spectacle en technicolor et en odorama, rempli de bruits et de fureur, ce nouveau Mallock est une vague qui renverse tout sur son passage. A l'image de son grand méchant du jour, pas très poli(chinelle) avec les pseudos « institutions » de notre société du paraître. Stars de la chanson, politiciens, journalistes, héroïnes de la télé-réalité…, ils passent tous au broyeur des mains assassines du criminel de l'histoire et des mots assassins d'un auteur qui s'en donne à coeur joie dans le pilage de nos « icônes » contemporaines.

Les romans de Mallock sont des thrillers addictifs, jusqu'au-boutistes parfois, qui prennent une autre dimension par la grâce de l'écriture unique de l'écrivain ; sorte de poésie désespérée, emplie de fulgurances. Un vrai virtuose des mots, qui élève les scènes de violence (parfois extrêmes) au rang d'oeuvres d'art.

Il faut dire, qu'une fois de plus, le dangereux dément de l'histoire est un vrai personnage de théâtre. Oui, Mallock a théâtralisé son intrigue pour la placer dans les mains d'un grand guignol mortifère comme on en rencontre peu dans les romans du genre. L'auteur, pointilliste, s'en donne à coeur joie : et que je coupasse ce pic qui dépasse (et les couilles aussi).

On suit cette enquête avec sidération, les yeux grands ouverts, empli d'une certaine fascination laudative devant cet auteur impavide.

Même si cette nouvelle enquête n'est pas ma préférée de la série, j'en suis une fois de plus sorti épuisé et réjoui par tant de verve et par la manière dont le dramaturge Mallock mène sa barque, entre dénonciations et grand spectacle. Une oeuvre ludique qui est pourtant bien davantage qu'une banale pantomime. Une oeuvre unique, surtout.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
Commenter  J’apprécie          250
Je suis déçue de cette lecture ou j'en attendais trop vu les critiques dithyrambiques mais alors dès le début le style d'écriture de Mallock ne m'a pas emballé. Je me souviens que je me suis dis dès la page 5 aïe si tout le livre est écrit ainsi ça ne va pas me plaire. Alors oui je comprends le thriller littéraire mais je ne vois pas tellement l'intérêt vu que cela casse complétement le récit pour moi. Des pages et des pages de la montée de la Seine, je ne vois pas ce que cela apporte au récit non plus. Des passages que j'ai trouvé ridicule et facile comme par exemple l'artiste Ivo qui fait des sphères car cela lui rappelle qu'il a été enlevé par des extra-terrestres.

Bref le début était pourtant plaisant la Joconde qui est enlevé, une vidéo apparaissant ou le Polichinelle retire la peinture du tableau en direct sur internet, de nombres crimes qui commencent par des mutilations, les organes mutilés sont envoyé à Mallock. D'ailleurs je n'ai pas ressenti du tout de l'empathie pour Mallock ni sa bande à aucun moment. Des phrases à rallonges, bref comme vu dans une autre critique l'impression que Mallock s'écoute écrire. Beaucoup de références aux autres chroniques barbares dans ce live.

Cela se lit tout de même bien (j'ai tout de même survolé certains passages), en 2 jours cela était terminé. Je suis déçue également car j'ai acheter un autre livre de cet auteur et je ne suis pas sûre de le lire de suite. Si vous cherchez un bon polar français récent aller plutôt acheter Serre moi fort de Claire Favan.
Commenter  J’apprécie          170
Merci aux éditions 12/21 et le Fleuve de m'avoir permis de lire cet ouvrage dans le cadre de son opération Les ambassadeurs 12/21.
Je ne connaissais pas Amédée Mallock. le héros du roman le principe de parcimonie d'un auteur qui s'appelle Mallock lui aussi ; un peu comme Dieu, il a créé son héros à son image.
Amédée est flic, commissaire à la crim', 36 Quai des Orfèvres déménagé pour cause de rationalisation budgétaire au 13 rue du Cloître Notre Dame (à 5 minutes à pied) ; mais la nostalgie étant ce qu'elle est…, il ne s'y fait pas…
Le tour de force de Mallock est d'avoir imaginé un Commissaire qui se démarque de ses semblables, flics ou non : Maigret, Montalbano, Adamsberg, Carvalho, Burma, et tous les autres. Lui, il n'est ni caractériel, ni solitaire, ni en proie à des angoisses domestiques, genre je brûle mes livres de bibliothèque pour allumer le feu ou je me gave de blanquette de veau en ingurgitant cinq bières par jour, des fines à l'eau et des petits coups de blanc, en veux-tu en voilà…Non, lui :
- A eu un, fils Thomas, qu'il a eu avec Marie-Luce Lilou, morte d'overdose, l'enfant est décédé dans sa première année. Mallock a connu un passage à vide d'un an avant de rencontrer Margot.
- Habite dans le Marais, rue du Bourg-Tibourg, et se rend à pied au bureau, en traversant la Seine ! Il roule dans une Jaguar Type S 420.
- « Aime avant tout les certitudes » - « la vérité ou la découverte » - « les abîmes du doute ne sont pas faites pour lui » - c'est ce qui lui permet, « la nuit, de s'allonger et de fermer enfin les yeux » .
- N'a pas de problèmes avec son supérieur hiérarchique Dominique Dublin qui reconnait ses qualités : « Eh oui, tu dis toujours « ça comme ça » et c'est toujours « ça ». »
- Son équipe, (Jules, Julie et Ken – les anciens – Jo et William – les nouveaux-), l'apprécie et il l'apprécie : « Coucou, Wynona, passe-moi un des loustics, s'il te plait. » « J'ai une Julie et un Ken en magasin, pour le moment… »
- Son journaliste préféré est Sigismond Gallucha : « 1.85 m, blond délavé, avec un corps de catcheur. » c'est lui qui l'informe ou qu'il charge de balancer des infos…
- Il adore exposer les tenants et les aboutissants de ses enquêtes à Sigismond et à Léon, un juif qui tient librairie rue des Mauvais Garçons. Il les invite le matin pour un petit déjeuner à la terrasse du bar chez Marius, quel que soit le temps.
Bref, rien que pour connaître Amédée, le détour par les romans de son créateur, Mallock, est à conseiller.
Le principe de parcimonie démarre sur les chapeaux de roue.
Le vol de la Joconde au Louvre, pas moins. Amédée Mallock et son patron, Dominique Dublin, sont sur le coup, ils veulent faire en sorte que l'info reste confidentielle mais, alors qu'ils sont sur les lieux en compagnie du conservateur, un mystérieux Dr Crane poste une vidéo sur le Web se présentant comme l'auteur du vol en exhibant le tableau.
C'est un roman dans lequel on ne va pas conduire le lecteur par le bout du nez pour le perdre dans les méandres d'une énigme qui sera résolue à coups de raisonnements logiques. Non, les données du problème à résoudre sont posées dès les premiers chapitres :
Un cinglé a volé la Joconde et s'en sert comme otage pour s'autoriser les comportements les plus condamnables.
Une course contre la montre s'engage alors entre le criminel et l'équipe de Mallock. le criminel est un adepte du principe du rasoir d'Ockham, dont la traduction pourrait être « pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple », il prend ainsi à rebours le savoir de la police scientifique qui cherche à élaborer des profils complexes en fouillant le subconscient des possibles suspects.
Quelque part, Amédée Mallock aussi est un adepte de ce « principe de parcimonie », l'histoire est celle d'un affrontement entre les deux hommes, d'une course de vitesse pour savoir qui dépassera l'autre à ce jeu.
La construction du roman, une suite de chapitres courts, datés, récits vifs et circonstanciés de journées folles où l'improbable devient réalité. Entre le mardi 6 septembre et le dimanche 25 décembre, Mallock nous entraîne dans la course poursuite entre Amédée Mallock et le Dr Crane ou Dr Ockham, alias le Polichinelle, alias Dr Spectre.
Entre ces journées du présent, des courts récits nous emmènent dans un passé récent, sur le plateau du Larzac où Erwan un jeune enfant de 9 ans subit les pires sévices. Pourrait-il être Dr Crane ou Dr Ockham, alias le Polichinelle, alias Dr Spectre ? Très vitre le lecteur s'en convainc.
Le vol de la Joconde n'est pas un crime de sang, mais un crime contre la culture et la civilisation, contre l'humanité in fine…. Même si Ockham recueille 21 millions de vues sur les réseaux sociaux titillant les sentiments les plus vils et les plus noirs de terriens névrosés…mais, le succès du buzz ainsi provoqué est indéniable et inquiètent les autorités…
Ockham fait monter ses actions en puissance.
Une question hante Mallock, ces crimes sont-ils gratuits. Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi ? L'équation à deux inconnues semble insoluble…
Ils se poursuivent à un rythme effréné et prennent de nouvelles formes, un crescendo vers l'horreur et la mort :
Un nouveau philosophe (BHL ?) est agressé chez lui et scalpé tandis que les flashs crépitent autour de lui. Puis c'est au tour de patrons du CAC 40, d'un écolo qui pourrait bien être José Bové, de deux patrons de centrales syndicales. Un député et son assistant parlementaire se retrouvent sans oreilles dans le train. Trois journalistes complaisants sont émasculés…puis vient le premier assassinat, celui d'un chanteur, Bruno Karly, un chanteur à minettes…d'autres suivent…
Seuls indices :
- Amédée Mallock reçoit des bocaux de confiture contenant du concentré des crimes d'Ockham. Chaque bocal est accompagné d'un précepte numéroté, en lien avec le forfait commis, surmonté d'un titre abscons :
Précepte N° 1 « Vitrine en croûte de sel » « Attention, c'est en montrant les monstres qu'ils le deviennent. »
Précepte N° 2 « Confiture de Joconde » « Tu réduiras les icones à ce qu'elles sont : de la confiture pour cochons. »
Précepte N° 3 « Soupe aux cheveux » « Sachez que les plumes de paon n'ont pas même vertu à en dissimuler le trou du cul. »
Précepte N° 4 « Pervers au vinaigre » « Tu ne toucheras pas aux enfants avec des pensées sales. »
Précepte N° 5 « Crinière de visage pâle en escabèche et ses morceaux choisis » « Il ne saurait être donné de date limite de consommation à la vengeance du juste. »
Précepte N° 6 « Aspic de langue » « Tout ce que vous plaiderez sera retenu contre vous. »
Précepte N° 7 « Oreilles de cochon vinaigrette » « On ne décide pas au nom de ceux que l'on n'écoute pas. »
Précepte N° 8 « Couilles d'âne aux marrons, petits pois et leur purée de cartes de presse » « Tu ne laisseras personne couper ni tes couilles ni ton texte.»
Précepte N° 9 « Coeur de chanteur au Champagne » « Tu n'exhiberas pas ton coeur comme on montre son cul. »
Précepte N° 10 : Nez-potisme : « Tu ne te moucheras pas la bouche pleine. »
Précepte N° 11 « Cervelle de conne aux câpres » « Tu te nourriras d'éducation pas d'illusions. »
On l'aura compris, l'enquête s'emballe. Les rapports quotidiens aussi. Jusqu'à la fin. Je vous laisse le soin de le découvrir en lisant ce roman captivant.
Man avis :
Mallock met en scène plusieurs concepts élaborés par Robert Muchembled dans son « Une histoire de la violence ». En cela son roman est à la fois contemporain et novateur. Il montre à l'instar de l'historien, qu'après une baisse continue des actes de violence, les premières années du XXIe siècle semblent inaugurer une vigoureuse résurgence de la violence. Une violence qui n'est pas une violence d'origine économique, celle que l'on justifie pour voler, mais une violence plus idéologique, celle que l'on justifie pour régler ses comptes avec les valeurs de l'establishment.
D'ailleurs le « terroriste » ne livre-t-il pas l'essence de son action dans le poème qu'il remet à Amédée Mallock pour justifier ses actes :
« L'avenir de l'homme est dans le moins
Moins de choses, de causes, ou de métamorphoses,
Moins d'envies, de modes, de vanités aussi, »
Le déroulé du roman n'est pas sans rappeler, toutes choses égales par ailleurs, ce que l'on a pu lire sur les enquêtes de police après les attentats de Paris. A savoir, la rapidité avec laquelle les forces de police parviennent à neutraliser les coupables, sans, hélas pouvoir le faire avant qu'ils ne passent à l'acte.
Tout en continuant à se battre Amédée Mallock fait lui aussi ce constat d'impuissance :
« La culpabilité était bien plus puissante que la raison chez Mallock »
Des polars comme on les aime. Des polars qui interrogent nos convictions et nous font douter. Merci Mallock.
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
Commenter  J’apprécie          165
Le principe de parcimonie est le tome 5 des Chroniques Barbares de Mallock. C'est avec ce dernier ouvrage que je découvre l'auteur. Je mets à l'aise rapidement les futurs lecteurs : je n'ai éprouvé aucune difficulté de compréhension ni d'immersion dans l'équipe du commissaire Amédée Mallock. Il est donc tout à fait possible de démarrer avec cette enquête sans connaitre le passé de l'équipe, même si à l'instar de toute série, je suppose que lire les enquêtes dans l'ordre chronologique apporte un plus.

« Il en découle le fameux principe du « rasoir d'Ockham », reprit le grand Kabyle en levant la paume de sa main droite pour signifier qu'il n'en-avait-pas-fini-silence-dans-la-classe ! On retrouve ce raisonnement chez tous les designers : « les sis best » ou « less is more ». Ce que certains ont appelé le « principe de parcimonie », la recherche permanente de la synthèse la plus… « légère » »

Avec la réception de cet opus démarrent les interrogations mais surtout l'envie de savoir : que signifie ce titre ? Que représente cette couverture, soit dit en passant qui est magnifique ?

En parcourant rapidement le fichier epub, je constate que le thriller est long (430 pages numériques, 540 dans la version papier) et découpé en 3 livres. Les chapitres sont courts dans l'ensemble, horodatés et chronologiques pour la plupart. Les dialogues, fréquents, alternent avec les descriptions, ce qui augure un rythme assez rapide de lecture. le décor ainsi détaillé, entrons dans le vif du sujet.

« L'homme aime avant tout les certitudes. La vérité ou la découverte, le ciel, la mer, l'amour même, ne viennent que bien après. Les abîmes du doute ne sont pas faits pour lui. Bien au contraire. Ce sont ses certitudes, petites croyances ou grandes convictions, qui l'empêchent de trembler le matin et lui permettent, à la nuit venue, de s'allonger et de fermer enfin les yeux. »

Cela démarre fort avec le vol de la Joconde, au nez et à la barbe de tous les systèmes de sécurité et un artiste gravement blessé sur place. Et pourtant l'homme aime avant tout les certitudes comme l'écrit l'auteur et « la Joconde, dans sa prison de verre, est protégée à jamais des attaques des brigands ».

Le célèbre tableau réapparait le soir même, sous le rasoir d'un certain Ockham, qui la détruit avant de la mettre dans un bocal. Ça démarre très fort !
L'équipe d'Amédée Mallock (oui l'auteur et le commissaire ont le même patronyme !) qui a quitté le 36, quai des orfèvres pour le 13 est responsable de l'enquête. On suit en parallèle les minces avancées de cette dernière et les horreurs perpétrées par Ockham - le monstre habillé en polichinelle, terroriste mondialement connu autant adulé qu'haï - qu'on pourrait résumer par éliminer de la société à l'aide de son rasoir tout ce qui est inutile.

Il applique ainsi le principe de parcimonie sur les célébrités tels un homme politique, un religieux ou un philosophe. Il livre des bocaux avec un précepte chaque semaine au commissaire Mallock. Fait remarquable dans ce premier livre qui se termine par un drôle de rebondissement : il n'y a pas de meurtre.

« Il semble que la perfection soit atteinte non quand il n'y a plus rien à ajouter, mais quand il n'y a plus rien à retrancher ».

Par la suite, l'horreur monte d'un cran avec l'assassinat sordide de Jo, une coéquipière de l'équipe de police puis des crimes de plus en plus insupportables. Il y a une véritable montée en puissance de l'horreur au fil des pages. Il est à noter, comme si cela ne suffisait pas, la présence de quelques chapitres disséminés par ci par là, sur un jeune Erwan et ses hallucinations ? sa vie ? où l'horreur atteint son paroxysme.

« L'avenir de l'homme est dans le moins. »

La crue décennale de la Seine vient ajouter une difficulté supplémentaire dans l'enquête mais noie un peu aussi le lecteur à mon sens. J'ai eu du mal à voir l'intérêt de cet événement dans le déroulé de l'histoire… mais j'ai apprécié la façon subtile dont c'était narré.

Enfin, un nouveau coup de théâtre à la fin du livre 2 nous met définitivement en mode « Mallock Addict ». le livre 3 est haletant et rapidement dévoré tant le suspense devient intense. Une course contre la montre à en perdre son haleine ! J'en ai déjà trop raconté je m'arrête ici et vous laisse savourer l'intrigue et sa chute.

« Vol de Joconde, tentative de meurtre au Louvre, armée de tarés bossus en latex rouge et bec d'Ibis découpant au rasoir des morceaux d'humains, ça ressemblait plus à une BD de Blake et Mortimer ou à une enquête d'Harry Dickson qu'à une affaire classique du 36. Etait-ce dû à la nouvelle adresse, et à ce fameux 13[…] »

Le style est fluide et agréable à suivre. La plume de Mallock est remarquable tant elle est superbe. Elle est plutôt atypique dans le milieu du thriller; elle ressemble davantage à celle d'un roman « dit classique ». Elle est vive, visuelle, descriptive et même souvent poétique. Un vrai régal de lecture qui donne un atout décisif dans l'adoption de ce thriller ! On est véritablement happé par l'intrigue.

Mallock le commissaire comme l'auteur réussit à nous faire ressentir les odeurs nauséabondes des rues de Paris immergées, à nous faire plonger par des mots et des phrases simples dans l'horreur pure (voire pire…) d'un acte aussi barbare qu'odieux ou dans l'anticipation terrifiante d'une prévision funèbre et sanguinolente (ah les rêves et les intuitions du commissaire…). Il prend un malin plaisir à lâcher quelques indices ou employer quelques phrases à double signification : en dire sans trop en dire pour appâter le lecteur. C'est du grand art !
On apprend enfin tout au long du livre à connaitre Mallock le commissaire, homme tourmenté au passé difficile. Des flashbacks dans les enquêtes passées, la perte de son fils Thomas qui serait, jusqu'à son dernier souffle, le supplice de Mallock », ses démons (le cigare, le whisky, …) mais aussi ses doutes et son manque de confiance en soi. Cela rend Amédée très attachant.

« Une angoisse chasse l'autre. En tout cas, chez Mallock, ç'avait toujours été comme ça. Il ne se souvenait pas d'un seul moment dans sa vie où les choses, autour de lui, s'étaient complètement apaisées. Il y avait toujours eu trop de pluie ou de vent, de froid qui givre ou de canicule qui brûle, toujours la sécheresse inquiétante dans les champs de son enfance, toujours les crues subites et les récoltes détruites. Chaque matin et chaque soir, son père regardait le ciel pour tenter de savoir d'où viendrait le prochain coup du sort. »

Vous l'aurez je pense compris, le principe de parcimonie est un thriller réellement addictif, très prenant, dense, complexe, très noir, ultra-moderne (y aurait-il d'ailleurs une critique de notre société moderne dans cet opus? ;-) ) mais aussi culturel. Un vrai page-turner parfaitement et totalement maitrisé. Par moment, j'ai cru lire du Dan Brown, tant on voyage dans Paris (ses rues, ses cathédrales, ses musées…), on s'instruit (que cela soit dans le domaine de l'art, des sciences, de la religion ou des lettres) ... mais contrairement à Inferno par exemple, il y a ici une vraie intrigue aussi passionnante que travaillée.

« La cathédrale engloutie, vaisseau de pierre, se retrouvait au milieu de la partie la plus large du fleuve. Seine ou Amazone ? Quelle fabuleuse vision que ce navire conquistador enraciné en pleine jungle urbaine… cette titanesque caravelle flottant désormais sur une canopée liquide. »

Il était temps que je connaisse ce commissaire/auteur ! C'est une très belle découverte qui m'a vraiment donné envie de lire à la fois les précédents épisodes (j'ai déjà acheté les deux premiers tomes en version poche) mais également la suite. J'en redemande et recommande très fortement la lecture de cette histoire incroyable qui prend aux tripes !

4/5



Lien : http://alombredunoyer.com/20..
Commenter  J’apprécie          130
Avec "Le principe de Parcimonie" j'ai retrouvé avec joie et anticipation ce cher commissaire Mallock et ses chroniques barbares. Que dire de l'imagination fertile tant de l'auteur que du personnage si ce n'est qu'elle nous rend Mallock-addict et aussi frémissant de plaisir.

Cette fois encore Mallock nous entraîne dans une enquête hors norme où les éléments naturels tiennent un rôle important.

Deux "personnages" vont ainsi nous causer de l'inquiétude : Ockham par ses actes qui défraient la chronique mais aussi la Météo. Tous deux semblent de prime abord inoffensifs en ne touchant que la surface des choses. Ockham déverse ses principes sur les personna-non-grata à coup de rasoir et de prose poétique. Tandis que la Météo déverse ses pleurs sur Paris à coup d'averses et d'orages discontinus. Mais l'un comme l'autre ne vont pas en rester là et monter en pression. Augmentant du même coup celle de notre Commissaire et de la nouvelle équipe du 13 (nouveau diminutif affectueux pour leurs nouveaux locaux au 13 rue du Cloitre-Notre-Dame), depuis leur déménagement du 36 (ancien bâtiment de la Crim au 36, quai des orfèvres) à l'été précédent.

Nouveaux bâtiments, nouveau service mais toujours une base solide et bien rodée avec Dominique Dublin en grand chef et Mallock en gourou du CAS (Crimes et Affaires Sévères).
Rajoutons-y sa phalange de choc (Jules et Julie, Wik, Jo et Ken) ainsi que les jumelles Calmel pour le côté sémiotique, Théo pour le scientifique, Renaud pour l'opérationnel et Zoé pour l'informatique et l'ambiance est posée.

Et pourtant malgré cette concentration de talents, de cerveaux et de matières grises, Ockham les tient en échec.

Ce personnage nous interpelle dés le début. Sa recherche d'une certaine perfection, d'un monde nettoyé de ses exactions par la découpe pure et simple des "aspects" les moins reluisants d'un partie de notre humanité nous amène à paradoxalement l'apprécier et refuser de le voir comme un criminel. Même notre pragmatique commissaire semble éprouver secrètement ce genre de pensée parasite pour le personnage. le côté anarchiste de notre bon Amédée regarde par certains des points, comme nous dans la même direction que ce polichinelle en latex rouge.

Mais comme le dit le dicton "il n'y a pas de fumée sans feu". Et petit à petit Ockham et la Seine vont aller crescendo et commencer à terroriser les foules en plus de les subjuguer.

C'est encore là une enquête passionnante que nous livre l'auteur. J'y ai retrouvé le même élan et la même plume alerte et enjouée que dans mon premier coup de coeur "Les larmes de Pancrace". Mallock nous transporte, nous instruit aussi au fil des pages sur ce Paris que beaucoup côtoient mais peu connaissent au final, mais aussi sur l'Art, les recherches … Chaque roman de Mallock nous entraîne à la fois dans une enquête magistrale et complexe mais aussi dans des parallèles historiques, artistiques ou simplement culinaires. On ne s'y ennuie jamais.

Au travers de ces personnages, de leur vie de leurs fêlures, Mallock nous apprend à les connaître, à les aimer ou les détester. Parfois même se surprend-t-on à essayer de comprendre pourquoi IL ou ELLE est devenu si méchant. On l'excuse même parfois vu son passif et puis un élément change tout. Il/elle dépasse les bornes et nous ne voyons plus que le criminel.

Mallock le commissaire comme l'auteur réussit là encore à nous plonger par de simples mots dans l'horreur pure d'un acte barbare ou l'anticipation terrifiante d'une prévision funèbre et sanglante.
Malgré des indices le lecteur ne veut pas penser à ce que cela peut entraîner comme conséquences horribles et se complaît dans l'ignorance et l'oubli des exactions exercées par Ockham. Il a beau être halluciné par ses principes, il interpelle l'homme commun par sa manière de rejeter les défauts et de vouloir nettoyer les hautes sphères de la turpitude.

C'est encore une enquête magnifique et qui prend aux tripes que nous offre ici un moment de lecture prenant, complexe et sublime.
Un coup de coeur pour moi mais je n'en attendais pas moins de l'auteur après avoir lu les quatre précédentes chroniques barbares.
Commenter  J’apprécie          120
J'ai adoré les précédents livres de Mallock et il ne faisait aucun doute que celui-ci allait me plaire aussi, et bien je confirme il est super. Quel talent, j'adore l'écriture, le vocabulaire, c'est vraiment pour les lecteurs qui aiment la langue française un régal. J'adore retrouver le commissaire Mallock et je précise qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu les précédentes aventures pour suivre celle-là. le rythme est soutenu on est embringué dans l'histoire par le biais de courts chapitres, des dates pour tout les événements. Les noms du taré qui a volé la Joconde font penser à des noms de super héros et les différents personnages nous rappelle étrangement quelques choses un philosophe star de la télé (il n'est pas dit s'il aime les chemises blanches), un chanteur pour minettes écervelées, un écolo engagé...

J'ai aimé les lettres du tueur et les préceptes accompagnant chaque bocal, je vous laisse découvrir cela. L'histoire se tient, les personnages sont travaillés, Paris est à elle seule un personnage. Une vraie course contre la montre où l'on a pas le temps de reprendre son souffle. le vol de la Joconde , rien que ça il fallait vraiment oser . Ce que j'admire chez l'auteur c'est cette faculté qu'il a de faire ressentir les odeurs, l'effroi des meurtres, les ambiances glauques avec une qualité d'écriture hors norme pour ce genre littéraire. Il y a quelques choses de vraiment très attachant avec Mallock, ce n'est pas un super flic propre sur lui, infaillible , il a un passé, des douleurs comme la perte de son fils, il aime un peu trop l'opium et le whisky, il a le verbe haut , il est humain et c'est rassurant et ajoute de la crédibilité au tout.

C'est un thriller page turner où le lecteur va de surprise en surprise, de rebondissements en horreur et il en sort sonné mais heureux d'avoir vécu quelques heures de lecture sous tension. Un super thriller .

VERDICT

Si vous connaissez Mallock et que vous aimez alors ce dernier livre vous plaira également. Si vous ne connaissez pas encore alors il est temps d'aller dans la première librairie venue et de vous le procurer.
Lien : https://revezlivres.wordpres..
Commenter  J’apprécie          100
Merci aux éditions Fleuve noir qui nous régale une fois de plus avec ce thriller palpitant ! Il s'agit du 5ème tome ou le commissaire Amédée Mallock apparait mais il n'est pas nécessaire d'avoir lu les 4 tomes précédents pour rentrer immédiatement dans l'histoire. Tiens parlons en de l'intrigue, elle démarre sur un vol de tableau, pas n'importe lequel : le plus inestimable au monde "La Joconde" de Vinci. Ultra protégé au Musée du Louvre, ce dernier s'est volatilisé comme par magie, les scènes sont époustouflantes, je les vois parfaitement pour le cinéma !... le service "13" piloté par Mallock est sur le pied de guerre, son équipe fait le maximum pour faire avancer l'enquête. Rapidement Mallock reçoit une vidéo ou le célèbre tableau est détruit par un personnage en latex rouge et munit d'un grand bec, sorte de polichinelle nommé Ockham. Ce dernier revendique le vol du tableau, puis envoie des bocaux qui contiennent des éléments humains (doigts, oreilles, testicules...) avec des intitulés assez gores, sortes de préceptes très théâtralisés. Ils sont signés du tueur, vengeur masqué, doté d'une imagination débordante et effrayante...
Le lecteur part pour Paris, ses petites rues, sa culture dans une ambiance pluvieuse et orageuse, l'eau tient en effet un des rôles principaux, et donne au récit une ambiance envoutante.
L'écriture de Mallock est belle, maîtrisée, et ce même pour décrire les pires atrocités. Il n'a pas son pareil pour retenir l'attention du lecteur, mêlant habilement suspense, ironie, et humour noir. Un très bon thriller, une enquête plus complexe qu'il n'y paraît ! A lire en ce début d'année ;)
Commenter  J’apprécie          90
Au coeur de Paris, nous redécouvrons le Louvre et la capitale sous un autre jour avec une nouvelle enquête de Mallock, commissaire, et de son équipe dans leurs nouveaux locaux non pas au 36 Quai des Orfèvres mais au 13 à côté de Notre-Dame de Paris.
Le roman démarre avec le vol de la Joconde dans le Louvre : phénomène qui coupe la voix de Mallock et de son directeur Dominique Dublin convoquée de toute urgence au Louvre avant que l'événement soit découvert par le monde entier et que la presse ne s'en empare !!
Mais c'est sans compter sur l'auteur de ce vol, Docteur Ockham, le Polichinelle, qui poste une vidéo sur Internet pour révéler au monde entier sa conquête ! A partir de là, la police, le gouvernement sont en alerte pour débusquer qui se cache derrière le Docteur Ochkam et surtout essayer de récupérer la Joconde avant qu'il ne soit trop tard. La construction du personnage du Polichinelle va donner du fil à retordre à Mallock et son équipe et cela va transporter le lecteur dans la psychologie d'un individu aux valeurs, aux repères et à la vision du monde tellement complexe jusqu'à perdre nos repères malgré les horreurs qu'il va faire.
Mallock va faire face à un redoutable ennemi qui va se transformer en fou furieux sanguinaire qui se joue de la technologie et de notre monde futile ! En effet, derrière cette enquête allaitante, l'auteur met le doigt sur l'absurdité de notre monde qui donne la part belle aux célébrités de téléréalité superflus et qui tourne à l'absurde la population qui va jusqu'à liker des vidéos dépassant toute l'horreur que nous pourrions imaginer juste pour le côté spectaculaire. Cela donne à réfléchir sur notre monde qui parfois marche sur la tête !
De plus, la nature joue un rôle prépondérant dans cette enquête en ajoutant de la complexité. La nature se moque également de notre population incapable d'anticiper jusqu'à l'inondation de Paris.
N'ayant pas lu le précédent ouvrage cela ne m'a en rien empêché de tout comprendre et d'apprécier le style qui nous maintient dans le suspense jusqu'au dénouement et les personnages très bien dépeints et profonds.
C'est une véritable révélation ce livre entre l'enquête et surtout le zoom sur notre société de consommation, les nouvelles technologies qui prennent de plus en plus de place dans notre vie et les rapports entre les êtres humains. de plus, nous apprenons beaucoup aussi bien d'un point de vue historiques, artistiques et scientifiques.
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (158) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2876 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}