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Critique de Moglug


Ce livre m'a profondément ennuyé. Je me suis entêtée à le terminer, espérant peut-être une chute qui redresse un peu l'ensemble, en vain.

Dès le début, le lecteur est plongé dans le quotidien d'une guerre absurde dont on ne sait rien si on ne connait pas l'histoire de l'Espagne. En aucun cas, André Malraux n'éclaire L Histoire dans son récit. J'ai un moment espéré que cette violence factuelle serait bientôt remplacé par des éléments de contexte, un déroulé de narration, que je pourrais m'attacher à tel ou tel personnage. de fait, les protagonistes meurent les uns après les autres sans même ébranler ma sensibilité. En revanche, j'ai souvent été dégoûtée par des descriptions de membres tranchés ou de faces défigurées comme on le serait devant un tableau obscène. L'horreur de la guerre n'est pas crédible. L'enchaînement de micro-faits s'amoncellent vides de sens et de consistance. le discours n'est pas même journalistique.

Par moment, et c'est peut-être ce qui plait à tant de lecteurs, le récit est émaillé de dialogues quasi philosophiques entre soldat et commandant. le front est-il vraiment le lieu pour philosopher ? On y déniche quelques belles citations que j'ai – comme tant d'autres avant moi – soigneusement relevées. D'autres extraits qui pour certains ont semblé fabuleux m'ont paru totalement creux et déplacés, sur l'art notamment, une comparaison entre traduction et stratégie militaire – oui oui j'ai lu ça – jusqu'à la conclusion sur la « possibilité infinie [d'un] destin » plus « grave que le sang des hommes » et « plus importante que leur présence sur terre ». Really ? (j'en perds mon français). André Malraux n'a pas connu la guerre, me dit-on. Je veux bien le croire. Certes, moi non plus mais j'ai du mal à imaginer de tels propos dans la bouche d'un mutilé.

Je ne peux nier que le récit soit bien écrit et le style remarquable. Je me suis tout de même laissée embarquer au cours de la dernière partie lorsqu'à la suite d'un bombardement, les aviateurs crashés dans la montagne, sont redescendus sur des civières. A l'exemple des villageois, j'ai alors accompagné les blessés jusqu'aux ambulances afin qu'ils soient soignés au plus vite. Ce chapitre légèrement plus long que les autres m'a donné le temps de m'attacher aux personnages, de comprendre leurs blessures, leurs peurs et leur espoir. Mais c'est bien le seul point positif que je note sur cet ouvrage (quelques dizaines de pages sur près de six cents).
Lien : https://synchroniciteetseren..
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