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Critique de SeverinSen


Comme tout le monde, je connaissais Malraux. de nom, de par son statut d'homme de lettres et d'état au sortir de la seconde guerre mondiale. Mais jusqu'ici, Malraux c'était surtout pour moi en tant qu'havrais d'origine, un musée (magnifique), l'instigateur d'une maison de la culture (aujourd'hui transformée en scène nationale, toute aussi magnifique) ou en tant que francilien d'adoption, un parc départemental qu'il fallait traverser pour se rendre au travail. A en juger par son héritage, Malraux avait donc, dans mon esprit une place un peu particulière qui me poussais à mieux connaitre la personne et son oeuvre. Démarche que je n'avais jamais entamée, jusqu'à ce jour où, dans l'une de ces boites à livres qui fleurissent un peu partout dans les villes, je suis tombé sur un vieux poche, un peu abimé, sans couverture, de la condition humaine. Ça tombait bien, je venais de terminer mon livre du moment.

Comme je n'avais jamais entamé cette démarche de mieux connaitre Malraux et comme je n'ai même pas pris la peine de lire la quatrième de couverture ni un résumé de l'ouvrage (tout juste savais-je qu'il s'agissait là du Goncourt 1933), je ne savais trop à quoi m'attendre, que ce soit du point de vue du style comme du sujet du livre. Et pourtant, c'est bien sur ces deux aspects que j'allais être particulièrement surpris dès les première pages.

Tout d'abord concernant le style : c'est une langue que je n'avais jamais lue avant que Malraux emploie. Une manière d'écrire qui m'a dès le départ dérouté et fait peur, au sein d'une temporalité dense, remplie d'une multitude de lieux et de personnages dont les actions s'entremêlent et dans laquelle il peut être facile de se perdre. A tel point que je me suis rapidement demandé si j'arriverai à poursuivre jusqu'au bout. Difficulté que j'imaginais d'ailleurs s'envoler après m'être approprié cette écriture et ce rythme. J'ai bien fini par céder à une certaine fluidité de lecture passée la moitié de l'ouvrage d'ailleurs, mais ce point m'est resté une difficulté tout au long du récit.

Concernant le sujet ensuite, puisque le récit se situe en Chine, au moment de la révolution populaire. J'ai été surpris par ce thème car j'ai peu eu l'occasion de lire ou même simplement d'entendre parler de ce sujet et de cette période auparavant. Mon impression était donc que celui-ci n'avait pas été suivi ni traité par les contemporains occidentaux, qu'ils soient philosophes, artistes ou politiques. Et dans mon esprit, Malraux ne devait pas échapper à la règle.
Là encore, si des recherches et lectures complémentaires m'ont permis de comprendre a postériori que plusieurs niveaux de lectures et interprétations pouvaient s'appliquer, je n'ai pas su durant ma lecture les identifier. le contexte historique de cette oeuvre - que je maitrise mal - et la difficulté de la langue employée, ne m'ont pas permis d'arriver jusqu'à ces niveaux d'interprétation.

C'est donc déçu et surtout frustré que je ressors de cette lecture, que je ne saurais qualifier de bonne ou mauvaise expérience. J'attendais beaucoup de ce livre sans savoir quoi exactement et j'ai finalement été mis face à un objet que je me retrouvais incapable de maitriser, d'appréhender et d'apprivoiser. Je ne saurais d'ailleurs donner une "note" objective à cet ouvrage qui m'a dérouté et fait douter. Même aujourd'hui, avec un recul de trois semaines après avoir terminé le livre (je m'exprime généralement sitôt avoir terminé les livres que je lis à leur sujet), je peux continuer à le dire : je ne sais pas quoi penser de la condition humaine.

Alors j'ai rangé ce poche sans couverture dans ma bibliothèque et je le ressortirai dans quelques mois ou quelques années pour le relire et essayer de me forger un avis à ce moment là.
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